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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-10-15 | [This text should be read in francais] | L’ambassadeur de France en Roumanie, M. Henri Paul, a remis à Mme Ana Blandiana, les insignes de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur, le 30 septembre 2009, à la Résidence de France. La France rend ainsi un hommage tout particulier à la présidente de la Fondation Académie civique, à l’origine du Centre international d’études sur le communisme et du Mémorial des victimes du communisme et de la résistance de Sighet. * Mesdames et Messieurs, Ce soir est un grand soir pour la Légion d’Honneur et pour la Roumanie. Permettez moi de saluer tout d’abord la création de la section roumaine de la Société d’entraide de la Légion d’Honneur, en présence des généraux Gobillard et Picard, qui nous sont envoyés par le Général Gérin-Roze, président de la société d’entraide. Nous allons procéder tout à l’heure à la désignation du bureau, et je suis sûr que ce sera l’occasion pour les légionnaires roumains de manifester leur attachement à la France et à nos grands ordres nationaux. Un mot de remerciement aussi pour le docteur Serge Rameau, Officier de la Légion d’Honneur, qui a assuré brillamment les fonctions de président par intérim. Vous le savez, le Président de la République, Grand Maître de l’Ordre, a souhaité réformer les statuts de la Légion d’Honneur, et l’ouvrir plus largement à tous les talents. Dans cet esprit, nous sommes réunis à la résidence de France pour saluer l’œuvre et l’engagement au service du pluralisme et de la liberté d’une grande dames des lettres roumaines et d’une militante des droits civiques. C’est un honneur qui m’est donné, et une joie personnelle, de lui remettre aujourd’hui les insignes de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Chère Ana Blandiana, En vous accordant la plus haute de ses distinctions, la France veut bien sûr rendre un hommage tout particulier à la présidente de la Fondation Académie civique, à l’origine du Centre international d’études sur le communisme et du Mémorial des victimes du communisme et de la résistance de Sighet. Ce mémorial, qui a fêté l’année dernière ses quinze ans, a été créé sous l’égide du Conseil de l’Europe, qui l’a choisi, à l’instar du mémorial de la paix de Caen, en France, et du site d’Auschwitz en Pologne, comme l’un des premiers lieux de la mémoire européenne. C’est tout simplement le premier mémorial au monde des victimes du communisme. Vous l’avez voulu pour rendre justice par la connaissance des faits, par la lumière, par cette mémoire que vous replacez inlassablement au cœur du débat public dans votre pays, et au delà . Car vos initiatives exemplaires vous ont amené à donner des conférences à l'étranger pour en témoigner, comme ce fut le cas en 2008 à Caen et Rennes, avec deux interventions sur le thème : « La mémoire, une forme de justice » dans le cadre du festival Printemps balkanique consacré à la Roumanie [« Insolite Roumanie »]. Et à Sighet même, se tiennent chaque année des colloques d'envergure internationale. Il s’y s’ouvre également tous les étés une école accueillant des jeunes venus de tout le pays pour y étudier l’histoire du communisme. Ainsi, je crois pouvoir dire qu’en mettant en lumière le passé, c’est aux jeunes générations que vous vous adressez en priorité. Vous, dont la jeunesse, déjà , a été marquée par la répression exercée à l’encontre de votre père, vous attachez à former les jeunes roumains qui ont la chance de vivre dans un espace européen démocratique. Vous avez à cœur de leur donner à connaître l’histoire contemporaine de leur pays pour, vous l’avez dit, que cette solide conscience de leur identité les rende confiants, et ouverts. C’est à mes yeux une action exemplaire au sein de la société civile européenne d’aujourd’hui, et un message capital. Permettez moi enfin de le dire, ce message est d’autant plus entendu qu’il se rattache à une œuvre occupant une place éminente dans les cœurs de vos contemporains, dans nos coeurs. Car, depuis vos toutes premières publications, dès l’adolescence à la fin des années cinquante, vous avez su transformer vos poèmes en un phénomène populaire qui a passionné. Vous avez d’abord été, vous le dites, « une poète interdite », faisant la une de journaux étrangers, et sous la censure, je vous emprunte la métaphore, la poésie était comme des poumons par lesquels tout le monde respirait. C’est dans cet esprit sans doute que vous avez refondé le PEN Club Roumain. Aujourd’hui, nous avons le bonheur de pouvoir vous saluer comme un merveilleux ambassadeur de la culture roumaine, dont les écrits sont traduits en 23 langues. Or, votre œuvre est imposante, vous avez publié 22 livres de poésie, prose et essais. En 1969, vous avez obtenu le prix de poésie de l'Union des écrivains et, en 1982, le prix de prose de l'Association des écrivains de Bucarest. Cette même année, vous avez été le plus jeune poète à recevoir, en 1982, le prix international Gottfried Von Herder pour votre recueil « Le troisième sacrement ». En 1997, le prix national de poésie Mihai Eminescu vous a été décerné et vous avez été élue membre de l'Académie de poésie Mallarmé de Paris. Enfin, vous avez été en 2001 membre fondateur de l'Académie mondiale de poésie de Vérone, célébrant sous l'égide de l'UNESCO, la diversité pacifique des cultures. Mais tout en parlant je suis sur mes gardes, chère Ana, car dans l’un de vos plus célèbres poèmes, la liste de « Tout » [Totul], les discours, « discursuri », sont des artifices qui côtoient les « files d’attentes » et les « bouteilles vides ». Aussi, Anna Blandiana, pour votre place dans la culture européenne et votre lutte incessante pour la justice, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, j’ai l’honneur de vous remettre les insignes de la Légion d’Honneur. Ana Blandiana, au nom du Président de la république, nous vous faisons chevalier de la Légiond’Honneur. Henri Paul, ambassadeur de France en Roumanie *** source internet: Ambassade de France |
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