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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-11-09 | [This text should be read in francais] | Die DDR hat es nie gegeben/La RDA n’a jamais existé (Photo Jean-Claude Mouton, 2009) A l’occasion du 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le Musée d’Histoire Contemporaine - BDIC présentera, du 21 octobre au 31 décembre 2009, l’exposition « Berlin : l’effacement des traces, 1989 – 2009 ». A partir de créations artistiques, l’exposition entend mettre en scène les procédures de destruction de « Berlin-capitale de la RDA » et leur inscription dans un paysage urbain reconstruit d’où émergent de façon inattendue et souvent spontanée des traces du passé. Confrontant des oeuvres qui soulèvent des interrogations, la scénographie dévoilera la transformation d’une ville palimpseste et avec elle, celle d’un pays, tout en évoquant les mutations d’une société, de modes de vie, ou encore un autre rapport au temps, un autre rapport au passé. Les modalités d’effacement: - la disparition et la destruction des traces de la RDA : rues débaptisées, emblèmes retirés, statues déboulonnées, bâtiments publics détruits. - la réécriture et le détournement de l’histoire : ainsi le mémorial de la Neue Wache, consacré par la RDA « aux victimes du fascisme et du militarisme », aujourd’hui dédié « aux victimes de la guerre et de la tyrannie » toutes confondues. - la surexposition par le biais d’une muséification qui suscite le rire ou la frayeur. La RDA mise en musée donne l’impression d’être devenue un objet idéologique dont l’image mémorielle est désormais contrôlée. Notre exposition vise, à partir de partis pris artistiques inscrits dans une scénographie jouant sur le visible/invisible, à illustrer ce processus d’effacement et à rendre un peu d’intelligibilité à ce qui a disparu. Les traces Si la RDA fait l’objet de procédures d’effacement, des traces persistent néanmoins. Des formes culturelles, traditionnelles ou nouvelles, qui constituent un patrimoine culturel indestructible, demeurent, tel l’ensemble des productions cinématographiques de la DEFA, une littérature de réputation mondiale (les romans de Christa Wolf), ou le théâtre (Bertolt Brecht, Heiner Müller). Tout n’a pas pu être démoli et l’urbanité spécifique de Berlin-Est est encore visible, à l’instar des Ampelmännchen, ces petits bonshommes des feux de signalisation, personnages symboliques de la RDA qui on été conservés, et qui sont en passe de se substituer à l’ours berlinois comme emblème de Berlin. Chaque oeuvre présentée est un point de vue sur l’effacement de la RDA. Les photographies de Jean-Claude Mouton, prises pendant vingt ans, de l’ouverture du Mur à ce jour tout le long de son tracé, mesurent l’oeuvre de destruction et de transformation simultanée, tandis que celles de Bernard Plossu montrent, à l’opposé, le Berlin hypermoderne qui a rempli le vide (terrain vague) de la Potsdamer Platz, restituant son coeur à la ville. Dominique Treilhou a, quant à elle, réalisé un documentaire donnant à voir et à entendre la destruction méthodique, systématique et fort coûteuse (31 millions d’euros) du Palast der Republik. A travers l’un de ses procédés de prédilection, le "Psycho-Mapping", Jan Svenungsson exposera la lente dissolution du Mur de Berlin, son passage de la phase chaotique au néant. Des artistes de la « résistance urbaine » Jean Faucheur et Gérard Zlotykamien viendront dessiner, peindre, taguer, sur un mur prévu à cet effet, les slogans évoquant les manifestations de l’automne 1989 et l’action de ces citoyens devenus acteurs qui demandaient des transformations de leur pays sans forcément en envisager la disparition. Reprenant le principe de la banderole comme moyen d’expression, Wolf Leo, l’un des organisateurs de la manifestation du 4 novembre, reconstituera des pancartes portant les slogans jadis scandés, en créera d’autres avec des slogans de l’après-réunification. Une réalisation sonore de James Webb, composée à partir des bruits des manifestations et des informations diffusées par les radios et télévisions contribuera à restituer l’atmosphère d’alors. Par une accumulation foisonnante d’oeuvres et d’objets-souvenirs hétéroclites rassemblés dans un cabinet de curiosités, l’exposition évoquera enfin la peur de l’oubli qui s’exprime dans une sorte de fétichisme de tout objet rappelant la RDA, jusqu’aux morceaux d’un mur haï. Comment montrer la RDA, quelles en sont les phénomènes de rémanence ? Avec des dispositifs de différents jeux de lumières, la scénographie vise à représenter cette ambivalence entre oubli et mémoire, entre effacement et exposition, désir de détruire et de construire et où l’ostalgie d’un Etat que personne ne regrette naît peut-être de sa disparition programmée dans le nouveau paysage urbain. Mais c’est en définitive grâce à la démarche artistique originale de chaque créateur que cette exposition acquerra son identité propre et donnera sens à l’Histoire. Les commissaires de l’exposition : Sonia Combe, Thierry Dufrêne, Régine Robin Coordination de l’exposition : Wanda Romanowski Stagiaires : Emma Arrignon, Marina Gallet et Antoine Renglet. *** Berlin : l'effacement des traces, 1989-2009 21 octobre - 31 décembre 2009 Musée d’Histoire Contemporaine - BDIC Hôtel National des Invalides, 129 rue de Grenelle, 75007 Paris Du mardi au dimanche, de 12h30 à 17h30. Fermeture: le lundi, les 1ers, 11 et 25 novembre et le 25 décembre. Tarif plein: 5 euros. Tarif réduit: 3 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans. Visites guidées par Sonia Combe, commissaire de l'exposition: les 4 et 10 novembre; les 3, 8, 15, 22 et 31 décembre 2009 à 14h. |
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