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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-05-27 | [This text should be read in francais] | Henri Michaux n’ouvre pas des portes, il fracasse avec sa hache de turpitudes l’escalier qu’il dérobe à notre vue. Puis il enfouit la maison à grandes pelletées ahanantes de répétitions sous la terre devenue une mer puisque la demeure est un navire louvoyant dans les démences du vocabulaire. Tout est toujours prêt à partir jusqu’à lui qui se veut emporter dans les brouillards et les fumées qui recouvrent le ciel le plus bleu d’un chape d’impossible. Lire Henri Michaux c’est vouloir se mouvoir dans les tessons des miroirs et les lignes de fuite d’un temps palpable qui mènerait par les chemins du désarroi au grand désir d’exister et sachant ne pouvoir l’accomplir, s’exténuer à le nier. le désir brut recèle l’attente de poser son bagage fragile de vertige et d’ivresse. Le poème disperse ses copeaux sanguinolents comme une multitude de fenêtres ouvertes sur le vide. « Emportez-moi dans une caravelle, dans une vieille et douce caravelle , dans l’étrave, ou si l’on veut, dans l’écume, et perdez-moi, au loin, au loin… …Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi. » Henry Michaux
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