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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-01-12 | [This text should be read in francais] |
Crevez les cieux d’intrépides éclairs ! Futile.
La coupe est pleine et puisque jamais l’on ne s’aime Allons nous promener sous la croupe des bois, Entrechoquer nos êtres, enlacer nos émois, Communier au néant, exalter nos tourments, Se planter sans scrupules, faire jaillir le sang. Viens donc me déchirer, lacérer ma candeur. Tes reins grincent pourtant, ton échine en sueur, Je t’enterre en pensant : « Déféquable baby ! » Tes cheveux enracinent ta fin dans l’oubli. Quelques pieds sous la terre, je t’entends qui murmure Un refrain délétère. Angoisse. Nul orietur. Pauvre amour à l’humus emmêlé, sans aveux, Je dépose à tes pieds ce souvenir fiévreux, Ces quelques bris de moi. J’avais pourtant juré De t’emmener aux cieux, te voilà congédiée. Je retrouve ma muse à l’orée de ce bois. Mon châtiment sera patient, fougueux et froid. J’ai la vie devant moi, la vierge à mes côtés, La lune me fusille dans sa lumière glacée, Spectatrice impuissante des tristes sévices. Je réponds en riant, en lui crachant mon vice. L’espoir est devenu un grisant adversaire Que j’évite souvent, sans pouvoir m’en défaire. Mes pieds nus dans les mains, la tête à l’abandon, Je rejoins les nuées de corbeaux tournoyants, Je suis maître du rien, fidèle allié du temps, Je suis l’eau et le vent, les absences de son, Le mépris qui t’anime et les âmes en transe. Viens fuguer dans la ronde, quelques pas dans la danse. Non. Jamais l’on ne s’aime. C’est affaire de pulsion. Promenons nous dans les bois, récolter des frissons, Cueillir des insomnies, s’empiffrer d’inconnu, Oublier un instant que la vie est un dû. Mon Dieu ! quel don du ciel ! Rendons grâce au Seigneur ! Votre manne a tourné, et vos ouailles ont peur. Les soupirs et les cris ont remplacé les voix De chérubins contrits. On a perdu la foi. Tandis qu’errent nos ombres dans l’adversité, Nos carcasses se trainent à l’orée d’un après. Laissez –nous fuir au moins. Nous rongerons nos chaines. L’humanité courra un jour nue dans la plaine.
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