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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-04-02 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt
Régner ! – C’est dans ton vent, dont le parfum de gloire
Commence à me rapatrier, Qu’au moment de partir je devais venir boire, Wagram, le coup de l’étrier ! Régner ! – Qu’on va pouvoir servir de grandes causes, Et se dévouer à présent ! Reconstruire, apaiser, faire de belles choses !... Ah ! Prokesch, que c’est amusant ! Prokesch, tous ces vieux rois dont les âmes sont sourdes, Oh ! comme ils doivent s’ennuyer ! J’ai les larmes aux yeux. Je me sens les mains lourdes Des grâces que je vais signer ! Peuple qui de ton sang écrivis la Légende, Voici le fils de l’Empereur ! Oh ! toute cette gloire il faut qu’il te la rende, Et qu’il te la rende en bonheur ! Peuple, on m’a trop menti pour que je sache feindre ! J’ai trop souffert pour t’oublier ! Liberté, Liberté, tu n’auras rien à craindre D’un prince qui fut prisonnier ! La guerre désormais, ce n’est plus la conquête, Mais c’est le droit que l’on défend !... (Ah ! je vois une mère, au-dessus de sa tête, Élever vers moi son enfant !) D’autres noms, désormais, je veux qu’on s’émerveille Que Wagram et que Rovigo ; Mon père aurait voulu faire prince Corneille : Je ferai duc Victor Hugo ! Je ferai… je ferai… je veux faire… je rêve… Ah ! je vais régner ! J’ai vingt ans ! Une aile de jeunesse et d’amour me soulève ! Ma Capitale, tu m’attends ! Soleil sur les drapeaux ! multitudes grisées ! Ô retour, retour triomphal ! Parfum des marronniers de ces Champs-Élysées Que je vais descendre à cheval ! Il m’acclamera donc, ce grand Paris farouche ! Tous les fusils seront fleuris ! - On doit croire embrasser la France sur la bouche Lorsqu’on est aimé par Paris ! Paris ! j’entends déjà tes cloches ! (…) Paris ! Paris ! je vois… Je vois déjà dans l’eau tremblante de la Seine, Le Louvre renverser ses toits ! Et vous qui présentiez à mon père les armes Dans la neige et dans le simoun, Vieux soldats, sur mes mains je sens déjà vos larmes ! Paris ! (…) Sainte –Hélène. (…) Schoenbrunn. (Edmond Rostand, L’Aiglon, 1900)
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