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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2020-04-12 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt Je prends plaisir aux champs sans les observer. Tu me demandes pourquoi j’y prends plaisir. Parce que j’y prends plaisir, c’est ma réponse. Prendre plaisir à une fleur c’est se trouver près d’elle inconsciemment et avoir une notion de son parfum dans nos idées les plus confuses. Quand j’observe, je ne prends pas plaisir : je vois. Je ferme les yeux, et mon corps, qui se trouve parmi l’herbe, appartient entièrement à l’extérieur de celui qui ferme les yeux – à la fraîcheur dure de la terre odorante et irrégulière ; et quelque chose des bruits indistincts des choses vivantes, et seule une ombre vermeille de lumière appuie légèrement sur mes orbites, et seul un restant de vie entend. (Fernando Pessoa alias Alberto Caeiro, Le gardeur de troupeaux et autres poèmes d’Alberto Caeiro)
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