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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2022-04-09 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt Le soleil se cachait derrière Les gais nuages printaniers. On offrait de bon cœur le thé Aux hôtes enchaînés ici. On plaçait d’autres sentinelles Toujours en uniforme bleu. Je me suis un peu fait aux portes, Qu’on n’oublie pas de verrouiller, Même aux barreaux de la fenêtre. Je ne regrette pas mes larmes Oubliées, pénibles, sanglantes. Mes larmes se sont écoulées Dans le champ qui reste infertile. Si de la menthe s’y montrait ? Mais on n’y peut rien voir jamais. Je me rappelle mon village, Ai-je laissé quelqu’un là -bas ? Père et mère sont dans la tombe. Mon cœur se serre de douleur. Puisque personne à moi ne pense, Je regarde ta mère, ô frère : Elle est plus noire qu’un terreau, Paraît descendre de la croix… Je prie, mon Dieu, je prie, je prie Et jamais je ne cesserai De te louer que je n’aie pas À partager avec quiconque Mes fers et mes jours de prison. En prison, 1847 1 : Nicolas Kostomarov, 1817-1885, était professeur à l’Université de Kiev. Il était un ami de Chevtchenko et aussi membre de la Société des Saints Cyrille et Méthode. Traduit par Eugène Guillevic (In Maxime Rilsky et Alexandre Deitch, Tarass Chevtchenko, Paris, Seghers, (Poètes d’aujourd’hui no 110), 1964, pp. 93-94)
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