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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-03-09 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt
Comme le scorpion, mon frère,
Tu es comme le scorpion Dans une nuit d’épouvante. Comme le moineau, mon frère, Tu es comme le moineau. dans ses menues inquiétudes. Comme la moule, mon frère, tu es comme la moule enfermée et tranquille. Tu es terrifiant, mon frère, comme la bouche d’un volcan éteint. Et tu n’es pas un, hélas, tu n’es pas cinq, tu es des millions. Tu es comme le mouton, mon frère, quand le bourreau habillé de ta peau quand l’équarrisseur lève son bâton tu te hâtes de rentrer dans le troupeau et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier. Tu es la plus étrange des créatures, en somme, Plus drôle que le poisson qui vit dans la mer sans savoir la mer. Et s’il y a tant de misère sur terre c’est grâce à toi, mon frère, Si nous sommes affamés, épuisés, Si nous somme écorchés jusqu’au sang, Pressés comme la grappe pour donner notre vin, Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non, Mais tu y es pour beaucoup, mon frère. o Nâzim HIKMET, Il neige dans la nuit et autres poèmes. Anthologie, 1999.
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