agonia
english

v3
 

Agonia.Net | Policy | Mission Contact | Participate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communities Contest Essay Multimedia Personals Poetry Press Prose _QUOTE Screenplay Special

Poezii Românesti - Romanian Poetry

poezii


 


Texts by the same author


Translations of this text
0

 Members comments


print e-mail
Views: 7234 .



Ronde
poetry [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
by [Marie_NOËL ]

2009-04-08  | [This text should be read in francais]    |  Submited by Guy Rancourt



Mon père me veut marier,
Sauvons-nous, sauvons-nous par les bois et la plaine,
Mon père me veut marier,
Petit oiseau, tout vif te lairas-tu lier ?

L’affaire est sûre : il a du bien,
- Sauvons-nous, sauvons-nous, bouchons-nous les oreilles -
L’affaire est sûre : il a du bien…
C’est un mari… courons, le meilleur ne vaut rien !

Quand il vaudrait son pesant d’or,
- Qu’il est lourd, qu’il est lourd et que je suis légère ! -
Quand il vaudrait son pesant d’or,
Il aura beau courir, il ne m’a pas encor !

Malgré ses louis, ses écus,
Ses sacs de blé, ses sacs de noix, ses sacs de laine,
Malgré ses louis, ses écus,
Il ne m’aura jamais, ni pour moins, ni pour plus.

Qu’il achète, s’il a de quoi,
Les bois, la mer, le ciel, les plaines, les montagnes,
Qu’il achète, s’il a de quoi,
Le monde entier plutôt qu’un seul cheveu de moi !

Laissez-vous mettre à la raison
Et garder au clapier, hérissons, chats sauvages,
Laissez-vous mettre à la raison
Avant qu’un sot d’époux m’enferme en sa maison.

Engraissez-vous au potager,
Bruyères, houx, myrtils des bois, genêts des landes,
Engraissez-vous au potager
Avant qu’un sot d’époux ne me donne à manger.

Je suis l’alouette de Mai
Qui s’élance dans le matin à tire d’ailes,
Je suis l’alouette de Mai
Qui court après son cœur jusqu’au bout du ciel gai !

J’y volerai si haut, si haut,
Que les coqs, les dindons et toute la volaille,
- J’y volerai si haut, si haut, -
S’ils veulent m’attraper en seront pour leur saut.

Si haut, si haut dans la chaleur,
- J’ai peur du ciel, j’ai peur, j’ai peur… les dieux sont proches -
Si haut, si haut dans la chaleur,
Qu’un éclair tout à coup me brûlera le cœur.

Et, brusque, du désert vermeil,
Il vient, il vient, il vient !... Hui ! l’alouette est prise !
Et, brusque, du désert vermeil
Un aigle fou m’emportera dans le soleil.

(Marie Noël, Les Chansons et les Heures, 1920)


.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii Home of Literature, Poetry and Culture. Write and enjoy articles, essays, prose, classic poetry and contests. poezii
poezii
poezii  Search  Agonia.Net  

Reproduction of any materials without our permission is strictly prohibited.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Privacy and publication policy

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!