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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-11-30 | [This text should be read in francais] |
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Déjeuner des canotiers de Pierre-Auguste Renoir Communiqué de presse : Présentation de l’exposition « L’art apporte deux grandes émotions – celle de la reconnaissance et celle de l’évasion – qui nous emmènent, toutes les deux, aux frontières du moi…Dans ma période de crise j’ai cru devoir créer quelque chose qui exprimerait, d’une part, la conscience des joies que la vie avait encore à m’offrir et, d’autre part, mes possibilités d’évasion dans le territoire des rêves où chaque élément serait posé à sa place, dans une vision d’ensemble, exactement comme l’artiste construit son monument ou son décor ». Duncan Phillips, 1926 Le Sénat présente au Musée du Luxembourg un ensemble extraordinaire de soixante-sept chefs-d’oeuvre en rovenance de l’un des plus importants et anciens musées privés d’art moderne au monde, la Collection Phillips de Washington. Cette exposition est le fruit d’une sélection de tableaux et de sculptures en provenance de cette prestigieuse institution effectuée spécialement par Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition et ancien directeur de la Fondation Maeght, pour le Musée du Luxembourg. Elle est la dernière occasion d’admirer ces oeuvres en Europe, notamment le célèbre Déjeuner des canotiers de Pierre- Auguste Renoir, avant leur retour définitif dans les salles rénovées du musée à Washington en avril 2006. Véritable hommage à la passion du fondateur de cette collection, Duncan Phillips (1886-1966), mais aussi à l’art moderne et à ses origines, cette sélection met en exergue la filiation et les liens entre les grands maîtres de la modernité européenne (Honoré Daumier, Pablo Picasso, Paul Cézanne, Vincent van Gogh, Georges Braque, Juan Gris, Paul Klee, Henri Matisse, Nicolas de Staël, Francis Bacon, entre autres)et l’extraordinaire génération d’artistes américains d’après guerre tels qu’Edward Hopper, Richard Diebenkorn, Clyfford Still et Sam Francis *** La Collection Phillips de Washington révèle la vie et l’engagement pour l’art moderne de son fondateur, Duncan Phillips (1886-1966). Issu d’une famille d’industriels et de banquiers originaires de Pittsburgh, Duncan fait ses études à l’université de Yale. Il étudie l’art ancien, mais se passionne, phénomène plus rare dans la société américaine de cette époque, pour l’art de son temps. Il écrit et publie de très nombreux articles sur l’art, et voyage en Europe où, dès 1911, il rencontre Paul Durand-Ruel, le célèbre marchand des impressionnistes. Il est ébloui. Il visite le Louvre mais aussi, heureuse coïncidence, le Musée du Luxembourg ! En 1916, il manifeste avec son frère aîné, l’idée de créer une collection qui refléterait leur passion pour l’art contemporain. La guerre est là . Engagé volontaire dans le premier conflit mondial, il est réformé pour raison médicale. Son père décède en 1917, son frère un an plus tard. C’est alors que Duncan et sa mère fondent en leur hommage la Phillips Art Memorial Gallery dans la grande maison familiale de Washington. La collection est ouverte au public en 1921. L’objectif de Duncan Phillips est de montrer des œuvres des créateurs qui racontent l’histoire du XXe siècle naissant, sans pour autant renier les leçons et la générosité du regard des grands aînés du passé. Les acquisitions, nombreuses, se succèdent et rendent compte de ses étonnantes rencontres avec l’art moderne qui s’est désormais émancipé de toutes ses conventions. Il met à l’honneur un métier neuf, directeur de collection, directeur d’un musée encore imaginaire mais qui ne va pas tarder à prendre corps et devenir avec les années, une réalité. Par ses choix variés mais toujours justifiés, il instaure une cohérence d’esprit à un ensemble en perpétuel renouveau et qui comprend de nombreux artistes. Les liens entre les œuvres sont affectifs mais ils demeureront toujours sélectifs. Ils découlent d’une connaissance réelle et d’une analyse approfondie, sachant qu’un nouveau venu sera un élément déterminant, indispensable à une meilleure compréhension de l’ensemble. Ainsi la diversité de la création à l’aube d’un siècle neuf est mise à la disposition de tous ; de même la généreuse liberté des artistes bien décidés à dire ce qu’ils sont, et non ce qu’une société conventionnelle leur demanderait à coup sûr de devenir ! Duncan Phillips regarde, scrute, compare, jauge, décide et achète le meilleur dans la production de chacun d’entre eux, en préservant la force et la singularité de sa collection. L’éclosion de nouveaux talents stimule sa passion car il aime l’indépendance d’esprit des peintres avec lesquels il se lie aussi d’amitié. En 1923, il acquiert à Paris à la galerie Durand- Ruel, Le Déjeuner des canotiers de Pierre-Auguste Renoir, un chef-d’œuvre de grand format pour une toile impressionniste. Il choisit cette œuvre avec sa femme Marjorie, peintre ellemême, qui l’aidera souvent dans ses choix. Cette œuvre maîtresse de l’époque impressionniste lui fait dire que c’est «l’une des plus belles peintures du monde qui vaut tous les Titien ou Giorgione, et mieux que tous les Rubens ». En 1925, il acquiert son premier Bonnard, Femme tenant un chien. Au cours des années, il acquerra 17 œuvres de cet artiste rare, qui viendra lui rendre visite à Washington en 1926. Henri Matisse, pour lequel il avait eu des réticences en le découvrant à l’Armory Show à New York en 1913, viendra voir sa collection en 1930. Duncan Phillips, quant à lui, poursuit une quête au quotidien de la modernité, avec l’exigence et l’indépendance d’esprit que demande la direction d’une collection qui doit toujours garder son âme. En 1929, il est élu membre du conseil d’administration du nouveau Musée d’Art Moderne de New York, qui va très vite devenir le célèbre MoMA. Paul Klee va rejoindre sur les cimaises Henri Daumier ou Gustave Courbet, sans oublier Paul Cézanne, le père fondateur de la modernité ; mais aussi Van Gogh, inégalé, Degas et sa vision neuve d’une société en pleine mutation. Duncan Phillips ne change pas de cap, il complète sa collection par de fructueuses et insolites confrontations. Il n’hésite pas à acheter en 1950 une œuvre de Nicolas de Staël, la première à figurer dans une collection américaine. Mais il n’oublie pas de regarder, étonné, la puissance d’évocation qui est convoquée sur la toile par Pierre Soulages. Son ouverture et sa générosité lui font comprendre avant tant d’autres l’importance d’Alberto Giacometti dont il acquiert Grande tête conçue en 1959 et achetée en 1962 ! Mark Rothko ne lui échappe pas. Il l’expose en 1957, retient plusieurs œuvres, tout comme il le fera pour Diebenkorn ou Gottlieb. Il n’hésite pas à les faire cohabiter, sachant désormais, par expérience, que tous vont créer des rapports étonnants et détonants. Les liens tissés avec l’école européenne par des œuvres exceptionnelles, souvent des chefs-d’oeuvre, permettent de mieux saisir l’importance d’une école américaine en train d’éclore, en plein devenir. Ainsi le regard de Duncan Phillips semble confirmer cette citation d’André Malraux : « Le musée est formé des œuvres qu’on a pu réunir…mais il appelle d’une façon impérieuse tout ce qui lui manque : il est lui-même un appel, de par la confrontation qu’il impose.» Ce sont soixante-sept chefs d’œuvre en provenance de la Collection Phillips de Washington qui constitueront cette exposition exceptionnelle au Musée du Luxembourg du 30 novembre 2005 au 26 mars 2006. Il est à noter que la Collection Phillips comme le Musée du Luxembourg ont été les premiers musées d’art moderne et contemporain fondés de part et d’autre de l’Atlantique. Le Musée du Luxembourg, inauguré en 1818, alors situé dans le Palais du Luxembourg, fut le premier musée en Europe consacré aux artistes vivants ; la Collection Phillips, créée par Duncan Phillips et ouverte au public en 1921 à Washington, précéda ainsi de huit ans l’ouverture du MoMA à New York. Jean-Louis Prat Commissaire de l’exposition *** L’exposition est co-organisée par La Collection Phillips, Washington, D. C., et sVo Art, Sylvestre Verger Art Organisation, Versailles, et produite au Musée du Luxembourg par sVoArt. Le commissariat est assuré par Jean-Louis Prat, ancien directeur de la Fondation Maeght à Saint-Paul où il a organisé près d’une centaine d’expositions temporaires consacrées aux grands maîtres de l’art moderne. La scénographie est réalisée par Frédéric Lebard, architecte DPLG et auteur de la scénographie de l’exposition Véronèse profane au Musée du Luxembourg (2004-2005). LA COLLECTION PHILLIPS A PARIS Musée du Luxembourg 30 novembre 2005 - 26 mars 2006 Musée du Luxembourg 19, rue de Vaugirard, 75006 Paris informations Tel : 01 45 44 12 90 - Fax : 01 53 01 38 80 [email protected] Source Internet : www.museeduluxembourg.fr |
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