agonia
english

v3
 

Agonia.Net | Policy | Mission Contact | Participate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communities Contest Essay Multimedia Personals Poetry Press Prose _QUOTE Screenplay Special

Poezii Românesti - Romanian Poetry

poezii


 


Texts by the same author


Translations of this text
0

 Members comments


print e-mail
Views: 2545 .



Les glaneurs
poetry [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
by [Jeanne_Neis_Nabert ]

2015-01-27  | [This text should be read in francais]    |  Submited by Guy Rancourt




I

Quand le soleil est bas sur l’horizon des blés
Et que les moissonneurs aux fermes sont allés,
De pâles enfants blonds, troupe lente, craintive,
Vont errer dans les champs à cette heure tardive.
Courbés vers les sillons sans relever les yeux,
Pour retrouver l’épi du faucheur oublieux,
Pas à pas, égarés dans le doux crépuscule,
Qui par pitié pour eux se prolonge et recule,
Mendiant à la terre un reste de ses dons,
Les glaneurs de blés mûrs passent dans les sillons.
On leur a dit : « Voici le soir, les glés sont vides,
Plus de faucheurs cruels ni de maîtres avides,
Le superflu du riche, hélas ! est notre pain.
Allez, aux innocents Dieu donne à pleine main. »
Et les petits glaneurs glissent le long des haies
-Où les abeilles d’or butinent sur les baies -
Sont entrés dans les champs, silencieux, épars ;
Mais les oiseaux du ciel ont emporté leurs parts,
Les vents ont balayé bien loin dans leurs vertiges
Les grains abandonnés, les épis et les tiges…
Ainsi que des voleurs, furtivement, sans bruit,
Mains vides les enfants s’aveuglent dans la nuit.
Quand le dernier rayon s’éteint sur leur paupière,
Quand il fait noir, quand il fait froid, quand il fait faim,
Ils vont las et brisés retrouver leur chaumière
Et se disent entre eux : « Nous reviendrons demain. »

II

Quand je les vois rentrer le soir à la nuit close,
Pauvres petits glaneurs ! – glaner est triste chose –
Je songe qu’ici-bas au sillon du bonheur
Comme un enfant perdu se désole mon cœur…
J’entends les moissonneurs chanter, l’âme assouvie,
Et moi je cherche en vain dans les champs de la vie
Les restes de la Foi, les restes de l’Amour…
Mais je ne trouve rien. – Voici la fin du jour,
L’espoir, ce grand soleil, a voilé tous ses charmes,
Mes yeux sont obscurcis sous les ombres des larmes,
Hélas ! de la moisson ils ne m’ont rien laissé !

Glaneur, il est trop tard, ton corps est trop lassé !

Surbiton-Hill, juin 1902

(Jeanne Neis Nabert, alias Sijenna, Humble moisson, 1903, pp. 50-51)

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii Home of Literature, Poetry and Culture. Write and enjoy articles, essays, prose, classic poetry and contests. poezii
poezii
poezii  Search  Agonia.Net  

Reproduction of any materials without our permission is strictly prohibited.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Privacy and publication policy

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!