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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-09-15 | [This text should be read in francais] |
«Et je découvre la culture roumaine, encore et toujours… »
Geta Adam s'entretient avec Nicole Pottier Geta Adam : Qu’est-ce qui vous a dĂ©terminĂ©e Ă apprendre la langue roumaine ? Pourquoi faire des traductions ? Nicole Pottier : Mon intĂ©rĂŞt pour la Roumanie est liĂ© Ă un Ă©vènement fortuit, mais qui s'est rĂ©vĂ©lĂ© ĂŞtre un des plus importants de mon existence. C'est d'abord et avant tout une histoire d'amitiĂ©. Et pour mieux connaĂ®tre cette amie, dont l’accent m’était Ă©tranger, j’ai voulu apprendre le roumain, pour mieux comprendre son univers, aborder son monde intĂ©rieur, pour mieux partager, car nous avons beaucoup en commun : la France et la Roumanie; simplement, lĂ , c’est moi qui apprends. Et je dĂ©couvre la culture roumaine, encore et toujours… Je traduis, parce que j’ai la passion des langues, parce que je crois en la communication par-delĂ les frontières, tout simplement, parce que je crois dans le langage qui est le propre de l’homme. Je suis un passeur de mots, je construis des ponts pour que les gens se rencontrent sur ces mots qui expriment leurs sentiments, leur vĂ©ritĂ©. Geta Adam : Avez-vous dĂ©jĂ traduit une Ĺ“uvre complète ? De quel poète/Ă©crivain s’agit-il ? Nicole Pottier : Je traduis des auteurs contemporains, et je le fais avec un grand plaisir. J’aime nouer des contacts personnels avec les auteurs que je traduis, pour moi, la relation humaine est essentielle. Le premier abord, bien-sĂ»r, est le texte. Je traduis en diffĂ©rentes langues, du français Ă l’espagnol, et vice-versa, et du roumain au français. J’ai effectivement traduit un recueil, du français Ă l’espagnol, « Oublier en avant » de Marlena Braester , qui l’a traduit elle-mĂŞme du français au roumain. Fait remarquable pour cette auteur roumaine qui Ă©crit en français, qu’elle dĂ©finit comme, je cite, « langue littĂ©raire qui l’a adoptĂ©e » et qui traduit donc de sa langue d’adoption Ă sa langue d’origine. Du roumain au français, je traduis plusieurs textes de diffĂ©rents auteurs, entre autres, les poèmes de Marinela Preoteasa , tirĂ©s de son recueil « Clarviziuni astrale », et ceux d’ Angela Furtună avec laquelle je collabore en traduisant les interviews d’écrivains qu’elle rĂ©alise dans la revue « Hyperion » et qui sont ensuite publiĂ©es sur le site de littĂ©rature française « Francopolis » dans une rubrique dĂ©diĂ©e Ă la francophonie et oĂą je prĂ©sente la littĂ©rature roumaine. Geta Adam : En Roumanie, on Ă©crit beaucoup de poèmes. Il existe beaucoup de sites de poĂ©sie roumaine, oĂą se retrouvent environ 6000 membres. Quel est votre avis Ă ce sujet ? Nicole Pottier : Oui, en Roumanie, les gens Ă©crivent, et en plus, ils Ă©crivent de la poĂ©sie, un des arts majeurs Ă mes yeux qui participent Ă l’accomplissement de la vie. Je suis toujours Ă©merveillĂ©e par cette Ă©criture que je dĂ©couvre si vivante, si diversifiĂ©e et parfois si talentueuse, sur ces diffĂ©rents sites virtuels, qui sont autant de vitrines dynamiques pour ces Ă©crivains en herbe, ou confirmĂ©s. La littĂ©rature se dĂ©veloppe sans aucun doute, et il y a effectivement de nombreux sites, soit de littĂ©rature, soit d’écrivains eux-mĂŞmes. Des sites tels que « Agonia.net » (poezie.ro), permettent aux gens de se rencontrer, de confronter leurs points de vue, leur Ă©criture, de se faire connaĂ®tre, tout simplement parce qu’ils publient. Pourquoi Ă©crit-on ? Pour soi, pour les autres, pour communiquer. Et ces lieux sont des endroits de communication par excellence, leur avantage rĂ©side Ă©galement dans leur accessibilitĂ© immĂ©diate du fait de la technologie du web, oĂą les frontières n’existent pas et oĂą le temps se mesure dans l’instant. Geta Adam : Selon vous, quelle est la diffĂ©rence entre la poĂ©sie des jeunes gĂ©nĂ©rations roumaines de poètes/Ă©crivains comparativement avec celle des gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes ? Nicole Pottier : La poĂ©sie roumaine est une grande poĂ©sie dans la poĂ©sie universelle, beaucoup d’auteurs sont de plus en plus traduits. Je suis en accord avec les thĂ©ories d’Angela Furtună qui considère que cette poĂ©sie actuelle prolonge celle des annĂ©es 80, Ă©poque de la dictature oĂą la libre expression Ă©tait surveillĂ©e, censurĂ©e, et interdite dans tous les domaines. La poĂ©sie alors Ă©tait l’un des seuls « lieux » oĂą l’on pouvait encore s’exprimer Ă travers des symboles et reprĂ©sentait l’un des moyens d’opposition Ă l’état de dictature. Ce que font aujourd’hui les jeunes gĂ©nĂ©rations, « les deux mille » (douămiiştii), s’inscrit dans la continuitĂ© de ces « annĂ©es 80 » (optzecisti), de fait ils se trouvent entre ces post-modernes de la littĂ©rature roumaine et les racines d’une certaine avant-garde proche du surrĂ©alisme. Je pense Ă des diffĂ©rences dans la mise en forme, plus moderne, mais toujours avec des symboles, beaucoup d’hyperboles, et des mĂ©taphores. Le langage poĂ©tique s’accompagne aussi d’une recherche reconsidĂ©rant souvent l’histoire, les origines cosmogoniques, sacrĂ©es, les grands mythes, la place de l’homme dans cet univers qui nous interroge, et finalement le devenir. La littĂ©rature des annĂ©es 80 se dĂ©finissait plus comme un mouvement protestataire, un mouvement social qui se retrouvait autour du rĂŞve amĂ©ricain. Actuellement, nous assistons Ă l’étape suivante : un mouvement de libĂ©ration. La jeune gĂ©nĂ©ration, bien qu'elle croit autre chose, rĂ©pète les expĂ©riences d'autrefois de la grande littĂ©rature- se lĂ©gitimer et se dĂ©finir-, et son message provient d’une profonde nĂ©cessitĂ© de s'affirmer- mĂŞme par une poĂ©sie misĂ©rabiliste, ou minimaliste- dans un monde confisquĂ© par la culture consumĂ©riste et par les souvenirs cauchemardesques de la dictature. Les jeunes pratiquent une poĂ©sie très militante, idĂ©ologique, dans des conditions de grande pauvretĂ© et de grand dĂ©sespoir qui caractĂ©risent cette Ă©tape de transition. C’est Ă©galement lĂ un message social, mais qui ne doit pas confisquer le message littĂ©raire . Geta Adam : Existe t-il des livres roumains traduits en français, dans les bibliothèques, dans les librairies ? Nicole Pottier : La littĂ©rature roumaine reste effectivement confidentielle. Pourtant, nombre d’écrivains roumains classiques s’exprimaient en français : je pense entre autres Ă Iulia Hasdeu, une jeune poĂ©tesse disparue Ă 19 ans, qui Ă©crivait des poèmes en français. Les classiques roumains sont traduits, dans des Ă©ditions bilingues: Bacovia, Blaga, Eminescu, ou encore Liviu Rebreanu, PanaĂŻt Istrati ; des contemporains : Gabriel Liiceanu, Petru Dumitriu, Ana Blandiana, Mircea Dinescu, Marin Sorescu, Marin Preda, Virgil Gheorghiu, Matei Visniec et « les Roumains de Paris »- comme on les appelle et qui font d’ailleurs l’objet d’une collection aux Ă©ditions Oxus, dirigĂ©e par Basarab Nicolescu- : Eugène Ionesco, Gherasim Luca, Emil Cioran, Mircea Eliade, Benjamin Fondane. Geta Adam : En Roumanie, les Ă©crivains font Ă©diter leurs livres Ă compte d’auteur et doivent chercher eux-mĂŞmes des sponsors s’ils ne peuvent rĂ©gler les frais. Comment cela se passe t-il en France ? Nicole Pottier : La politique Ă©ditoriale en France est très diffĂ©rente, voici ce que dit la loi française : « Vous devez adresser Ă l'Ă©diteur professionnel de votre choix les textes dont vous ĂŞtes l'auteur. Si votre manuscrit est acceptĂ©, l'Ă©diteur vous proposera de conclure un contrat. Rappelons que le contrat tient lieu de loi entre les parties et une fois signĂ© il est difficile d'en contester la validitĂ©. Il est important d'insister sur la diffĂ©rence qui existe entre le contrat d'Ă©dition et le contrat Ă compte d'auteur. Dans le cas du contrat d'Ă©dition, l'Ă©diteur professionnel, après avis favorable de son comitĂ© de lecture, accepte de publier le manuscrit en prenant intĂ©gralement Ă sa charge le financement de la publication, de la promotion et de la diffusion de l'oeuvre (aucune participation financière ne doit ĂŞtre demandĂ©e Ă l'auteur). Dans le cadre du contrat Ă compte d'auteur, il est demandĂ© Ă l'auteur de participer très largement (voire intĂ©gralement) au financement de l'Ă©dition et de la diffusion de l'oeuvre. On ne saurait trop insister sur la vigilance dont doivent faire preuve les auteurs qui voudraient choisir cette forme de contrat. L'expĂ©rience montre en effet que les auteurs sont souvent déçus, notamment par la diffusion restreinte de l'oeuvre. » En bref, l’éditeur qui accepte de publier un auteur engage les frais quant Ă la publication du livre et son marketing, il passe un contrat avec l’auteur qui spĂ©cifie la propriĂ©tĂ© des droits d’auteur et souvent leur exclusivitĂ©. Geta Adam : Pouvez-vous nous faire part de vos projets dans l’avenir ? Nicole Pottier : Mes projets du futur sont l’exacte continuitĂ© de ceux du prĂ©sent que j’inscris volontiers dans trois de ces valeurs : travail, rigueur, qualitĂ©. Je souhaite faire connaĂ®tre davantage encore la Roumanie et sa culture, non seulement sur le plan littĂ©raire. Pour ce faire, j’espère dĂ©velopper mes contacts, mes connaissances, bien Ă©videmment au moyen d’Internet et de ces outils informatiques de prĂ©sentation de l’expression culturelle et artistique . « Publier » sur le web devient incontournable, et je crois qu’il faut encourager cette expression artistique et culturelle de qualitĂ© dans des sites qui soient administrĂ©s de façon sĂ©rieuse et responsable, mettant en valeur les auteurs. Geta Adam : Vous avez Ă©tĂ© rĂ©cemment en visite en Roumanie. Quelles impressions en rapportez-vous ? Nicole Pottier : Je suis revenue enchantĂ©e de mon sĂ©jour en Roumanie. C'est un très beau pays, les gens sont très accueillants et hospitaliers. J'ai dĂ©couvert beaucoup de choses, et tout m' a intĂ©ressĂ©e. Bien-sĂ»r, il y a une très grande pauvretĂ©, Ă cĂ´tĂ© d'une culture très brillante. Les choses ne sont pas simples et vivre au quotidien est difficile. Je n'ai pas rapportĂ© une vision folklorique, du fait d'avoir vĂ©cu vraiment chez des familles roumaines. Le temps m'a manquĂ©... pour beaucoup de choses. J’espère revenir et parfaire encore plus mes connaissances. La Roumanie est un pays riche en potentialitĂ©s, et je crois en une future gĂ©nĂ©ration qui dĂ©veloppera ces potentialitĂ©s, surtout lorsque l’adhĂ©sion de la Roumanie Ă l’Union EuropĂ©enne sera effective.
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