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COMME UN ROSAIRE
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DÉSIR D'ENFANT MALADE
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HOQUET
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Il n'est pas de midi qui tienne
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IL N’EST PLUS BEL HOMMAGE
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Ils ont
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Ils sont venus ce soir
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INSTALLÉE
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Je ne sais rien en vérité
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LA COMPLAINTE DU NÈGRE
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La torche de resine portee
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LIMBÉ
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MON CŒUR RÊVE DE BEAU CIEL PAVOISÉ DE BLEU
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NON LE VENT
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NUIT BLANCHE
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Par la fenêtre ouverte à demi
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PARCE QU’UNE JOUE
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Pourquoi
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QUAND BIEN MÊME
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RAPPEL
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Regard
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Sérénade
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SHINE
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Solde
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Sur le sein
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TANDIS QU’IL AGONISE
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Toujours ces mots
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VOUS DONT LES RICANEMENTS
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Biografie Léon-Gontran Damas
Léon-Gontran Damas est né le 28 mars 1912 à Cayenne (Guyane). Lorsque sa mère meurt en 1913, il est élevé par une tante, Gabrielle Damas (qui est la fameuse « Man Gabi »). Après l’école primaire à Cayenne, il continue ses études à Fort-de-France, au lycée Schœlcher (en 1925-26, il y partage les bancs avec Aimé Césaire). En 1928, Damas poursuit ses études secondaires à Meaux. Il reste en France et se fixe en 1929 à Paris. Il y entame des études de russe et de japonais. Il suit des cours de droit, fréquente également la faculté des Lettres et plus tard l’Institut d’Ethnologie de Paris.
Témoin de discrimination raciale en métropole, Damas est sidéré devant ce qui se passe ailleurs aussi, sur le front fasciste européen et dans le pays de l’Oncle Tom. Plus qu’Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor (avec qui Damas forme le trio fondateur de la Négritude), Damas suivra de près le problème racial en Amérique : les lois « Jim Crow », les lynchages et les émeutes, la lutte pour les droits civiques de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People). Parallèlement, il traduit dans nombre de ses poèmes sa douleur devant le désastre que sont le racisme et le tabou des relations interraciales. Incarnant en poésie la pensée de Frantz Fanon avant la lettre – le mimétisme et le complexe d’infériorité, les séquelles du colonialisme – Damas épingle les nombreux fantasmes du Blanc sur le Noir, ainsi que les nombreuses frustrations du Noir dans la société blanche. Il fréquente et se lie d’amitié avec Countee Cullen, Langston Hughes (dont il prépara la biographie en français) ainsi qu’avec un autre chef de file de la littérature de révolte afro-américaine, Richard Wright.
En 1935, Damas accepte la responsabilité de secrétaire de rédaction de la revue L’Étudiant noir. Deux ans plus tard, il publie à compte d’auteur Pigments, plaquette de poésie illustrée d’un bois gravé du pacifiste gantois, Frans Masereel. (Robert Desnos fait l’éloge de Damas dans des termes tout à fait analogues à ceux qu’emploie plus tard Breton pour Césaire.) Suit en 1938 Retour de Guyane. Damas publie en 1953 Graffiti et en 1956 Black-Label : un titre-tonnerre, une boisson amère qui sonne comme « Blue Note » pour la musique jazz, « Cuba libre » pour les cocktails caraïbes. Damas, le bègue, chante la solitude, la peur d’être abandonné par celle qu’il aime et attend, la tristesse et la lâcheté du « blanchiment », comme le font les musiciens de jazz qu’il vénère (cf. « Shine », pour Louis Armstrong).
Considérant les problèmes du racisme à l’échelle planétaire (« race », religion, langue, nationalité et préférence sexuelle confondues), solidaire avec les soldats, avec les « catins blêmes », ayant arpenté d’autres « terres consanguines » (Césaire), Damas combina sans faille une carrière politique et littéraire, tant ces deux engagements lui semblent indissociables. Suite au décès du député de la Guyane, René Jadfard, Damas siège de 1948 à 1951 à l’Assemblée Nationale française. Marié avec la Martiniquaise Isabelle Victoire Vécilia Achille en 1949, Damas ne se contente pas d’être « bêcheur de cette unique race » (Césaire) et il collabore à des revues-manifestes : La Revue du Monde noir, Légitime Défense et L’Étudiant noir. Il se lie d’amitié profonde avec Alain Locke (The New Negro) et Claude McKay (qu’il cite en exergue à Black-Label).
Antimilitariste et antifasciste, Damas aura de nombreux démêlés avec les Nazis. Il lutte aux côtés de personnes comme Robert Desnos, Jean-Louis Baghio’O et Marguerite Duras contre Vichy et l’occupation nazie. En 1943, nous apprend Daniel Racine, « la Gestapo [...] l’arrête, la Milice, les Waffen SS ou la police française » le menacent. Ayant étudié l’ethnologie avec Jacques Roumain et Michel Leiris, Dumas sera, après les tourments de la guerre, chercheur à l’UNESCO de 1964 à 1969. En 1964, il se rend au Brésil, où il rencontre sa deuxième femme, Marietta Campos, qu’il épouse en 1967. Voyageant beaucoup, tant aux États-Unis que dans la Caraïbe, avec des allers et retours fréquents en France, Damas est aussi le fondateur, aux Éditions Fasquelle à Paris, d’une collection « Écrits français d’outre-mer ».
En 1977, on lui découvre un sarcome cancéreux sous la langue. Guéri, il se rend à Dakar, mais doit être hospitalisé d’urgence quelques mois après l’opération à cause d’une rupture d’anévrisme. À la fin de cette même année, il attrape une pneumonie et on diagnostique un cancer à la gorge. Il meurt le 22 janvier 1978 à Washington, D.C.
Après sa carrière politique, il se consacre à faire connaître, aux États-Unis et dans la Caraïbe, la Négritude et le « Vieux Monde ». Damas est nommé professeur à l’Université Howard à Washington, D.C. (« Distinguished Professor of African Literature »), chaire qu’il occupe jusqu’à sa mort. À Washington, il se lie d’amitié avec Mercer Cook (traducteur de Roumain), à qui il dédicace son poème le plus célèbre, « Hoquet ».
On ne saurait assez souligner la fonction de Damas comme médiateur entre les littératures et auteurs anglophones et francophones.
Selon Daniel Maximin, qui renvendique une « connivence » avec Damas, « Damas [est] un des plus méconnus, un des plus grands poètes de ce siècle dans notre Tiers Monde et dans notre poésie caribéenne, le compagnon de Césaire, de Senghor. Il est pour moi le poète de la sincérité absolue, de la mise à nu, avec lequel j’essaie de dialoguer. Le seul qui ait osé parler d’amour au milieu de la décolonisation... ».*
– Kathleen Gyssels
* Cité dans Christiane Chaulet-Achour, "Sous le signe du colibri. Traces et transferts autobiographiques dans la trilogie de Daniel Maximin". Postcolonialisme et Autobiographie. Albert Memmi, Assia Djebar, Daniel Maximin. Hornung & Ruhe, éds. NY/Amsterdam: Rodopi, 1998: 214-215.
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