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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-01-11 | [This text should be read in francais] | « Je vous espère d’un bleu irrémédiable » Catrine Mafaraud Te voilà encore avec l’escalier sous lequel l’univers entier se tient prêt à bondir avec ses souplesses d’ocelot, ses perfidies, dans la patience d’une traque de sources approchant la nuit furtive et renversée. Comment le monde, ses furieuses planètes, ses reptations de scolopendres, ses araignées baignées de pièges transparents, peut-il vivre dans cet angle sans fenêtre et les fleurs asphyxiées du papier peint ? Dehors, comme dedans, le temps moud des huiles de nuages avec toujours la même persévérance aveugle de meule et d’incendie précaire. Je fais une grande lessive de mots et d’eau claire, des gestes de rivières. Rien qui ne puisse éblouir les soleils, mais les désespérer de croire qu’il suffise d’enfoncer des armes ruisselantes pour imposer la nuit. Parfois quelqu’un parle de poésie, de mondes étranges et je ne sais pas quoi dire. Ils ont tellement l’air de savoir de quoi ils parlent, de tout savoir que je ne peux qu’à peine saisir. Peut-être que Baudelaire avec ses images surdimensionnées « ses ailes de géant » voulait signifier des déchirures dans la voilure de son parachute sémantique ? Peut-être y’a t’il un grand trou dans ma couche d’ozone aspirant les glaciers, les mers et les éclats de rire, « le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui » des graines pour semer la pluie, des oiseaux qui démontent les planches des nuages pour surfer dans l’éther sans aspérités ou pour prendre le risque de se noyer dans la tectonique des plaques, les frictions d’avalanches de sel et de piments. Je mets une pause dans la musique et dans les longitudes, votre tableau n’est pas fini, vous ignorez son nom, dites lui au moins qu’il se nomme « sans nom » ou bien « beaucoup d’incertitude » des gestes d’impatience ou bien rendez-le au néant. Je décide de l’improbable, comme Catrine Mafaraud « nous avons tué plein de pianos, dans l’ouzo de la dernière darse » Salut du fond des siècles et des silences et d’une poésie qui n’affiche ses cris qu’avec une grande déferlante d’amour, sans hystérie. Je te roule là dans le bleu irrémédiable de ce poème disloqué, avec moi, gitane et symphonie.
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