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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-02-24 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt
Te voir nue, c’est se rappeler la Terre,
la Terre lisse et vierge de chevaux, la Terre sans aucun jonc, forme pure, fermée à l’avenir : confins d’argent. Te voir nue, c’est comprendre l’anxiété de la pluie cherchant la fragile tige, la fièvre de la mer au visage immense sans trouver l’éclat de sa joue. Le sang sonnera à travers les lits et viendra tenant son fer fulgurant, mais toi tu ne sauras pas où se cachent le cœur de crapaud ou la violette. Ton ventre est une lutte de racines, tes lèvres sont une aube sans contour. Sous les roses tièdes de ton lit gémissent les morts, attendant leur tour. Traduction de Claude Couffon et de Bernard Sesé (Federico Garcia Lorca, Divan du Tamarit. Poésies III, 1926-1936)
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