des vers blancs
se roulent dans
la lumière à son origine

la gouttelette de pluie
sur la feuille de chêne
dans le cercle d’eau
la fille de la mer

tu as ici
m’a dit isihie
un millier de recettes du bonheur
portées jusqu’aux courants du début
comme les eaux d’alphée
coulant en sens inverse
vers le gynécée des sources
eaux en marches de la vérité
tout près – loin dans la vie du poème
qui avec sa naissance
coule-coule-coule
vers les sources
de l’illusion

tu es poète
ta pitance est faite de tous les instants
véritable vie en cascade
ne t’arrête pas dans le monde imaginaire
une gare sans rails
et sans fin

Le mot inculque-le en silence
descends le silence en profondeur
la profondeur élève-la vers les étoiles
semence de pensée
l’eau coule
la vie demeure grimpée au lierre du mur

la rêverie s’est chargée d’éther
une buée à traves les eaux
au bruissement de roseau

quand tu veux que tout
naisse d’un coup
aux sens cachés
des vers blancs
se roulent dans
la lumière à son origine



Constanța, le 19 juin 2011






d'après prolog de logodnă (lumina dintâi), de Ioan-Mircea Popovici