La halte des heures bleues

Notre folle nuit d’ivresse s’est couchée au sommet de l’aurore
Sous la beauté de tes yeux à l’aube de tes vingt deux printemps
Où j’en avais puisé que la sève de ces matins perdus à t’aimer.
Le temps des rêves s’est arrêté à la halte des heures bleues.

Comme à l’accoutumée, je suis au bord de l’étang des regrets.
Entre les étoiles et la lune qui mendient un peu de tes sourires
Et les colifichets du soleil qui semblent te parer de tendresse.
Je ne sais que penser, que m’arrêter à la halte des heures bleues.

Que respirer l’odeur des lamiers qui m’entraînent en ta foret.
De ces sous-bois entêtants qui ont su garder secret notre repaire
Sous les branches à la traîne des vent fous et des oiseaux.
Quelle mélodie j’entends au bruissement de ces feuilles mortes.

Comme les longs sanglots de l’automne qui jouent du clavecin
Sur les touches du matin inondant mon cœur de frisson d’émoi.
Et me reviennent en mémoire, des notes d’étoile de ta voix
Et j’entends de l’écho de ma solitude comme pleurer ton nom.

©JeannineOuellet du recueil: Les ruisseaux de l'âme