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bouteilles dans la Dordogne
prose [ ]

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by [BOKAY ]

2012-01-06  | [This text should be read in francais]    | 



Bouteilles dans la Dordogne

Fin juin. Le lycée est terminé, je dirais même, enfin terminé, ouf!
Il y a une dizaine d'années, mes parents ont achetés une maison dans le Périgord, à la Roque-Gageac, une petite localité située au pieds de magnifiques rochers et à quelques centaines de mètres de la Dordogne qui à cet endroit est peu profonde et coule rapidement. Pour moi cette maison, que le passant ne regarde même pas tant elle semble banale, est source de plaisirs et d'émerveillements quotidiens. Chaque année mon père consacre une partie de ses vacances à effectuer divers travaux pour la rendre plus agréable. Maintenant que les gros travaux sont terminés, il s'attarde sur les finitions et divers détails. Ma mère elle, s'occupe des fleurs et fait du bronzage quand il fait beau, c'est à dire chaque jour. Mes parents étant tous deux enseignements, nous y passons chaque année la totalité de nos vacances d'été.
Bien qu'il m'arrive de donner un coup de main à mon père, les vacances ici, c'est d'abord et surtout les copains et maintenant les copines. Ma sœur Léa est un an plus jeune que moi, nous nous entendons bien et sortons souvent ensemble.
Cette année il fait particulièrement chaud et ma sœur à pris l'habitude de partir, à peine le repas du midi terminé, se faire bronzer sur les bords de la Dordogne. Elle s'y est même fait une nouvelle amie. Une fille de Lille qui se prénomme Maud et qui parait-il est super sympa. Moi cette année, mon copain Brice m'a branché sur la pêche. Sans même me demander si cela me plaît, il vient me chercher à six heure du mat. Conséquence de ce réveil matinal, je fais une longue sieste l'après-midi. A vrai dire, ça commence à me gonfler la pêche, surtout que l'après- midi je préférerais aller sur les bords de la Dordogne ou faire du canoë. Mais cet aprèm, j'ai pas trop envie de faire une sieste, ma sœur n'arrête pas de nous parler de sa nouvelle copine et je voudrais bien voir à quoi elle ressemble cette Maud! Le repas terminé...
--- Attends-moi Léa je pars avec toi.
--- Dépêches, Maud m'attend, on se retrouve à la vielle bergerie avec des copains.
--- Ça te plaît vraiment la pêche, on se voit plus maintenant?
--- C'est Brice, tu le connais il peut rien faire tout seul, et en plus il vient me chercher. faut que je trouve un truc pour plus y aller, mais je veux pas le vexer.
--- T'as qu'a lui dire que chaque matin il réveille maman et qu'elle n'apprécie pas du tout.
--- Ouai, c'est une idée.
Léa a souvent de bonnes idées, je ferai comme elle dit. En route nous parlons de choses et d'autres. De son année scolaire qui n'a pas été très brillantes, puis des copains. Ils ne sont pas encore tous arrivés, certains repassent le bac et arriveront la semaine prochaine...
Le soleil chauffe fort cette année, nous marchons sur le trottoir et je propose à Léa de descendre le long de la Dordogne afin de me mouiller la tête, ça me réveillera car d'habitude à cette heure je fais la sieste. L'eau coule rapidement et laisse entendre une sorte de gazouillis particulier que j'avais presque oublié. Au milieu de la rivière, c'est un défilé continue de canoës de différentes couleurs. Souvent, les occupants parlent forts et on entend des bouts de phrases et des mots dans différentes langues étrangères. Léa plonge son regard jusque sur l'autre rive, puis s'attarde sur deux canoës qui se percutent, retient son souffle, puis aspire un grand bol d'aire. Moi, je balance mon sac à terre, pose un pied sur une pierre et joins mes deux mains de façon à ce qu'elles forment un récipient que je remplis d'eau. A plusieurs reprise je m'asperge copieusement le visage, l'eau ruisselle dans mon cou et rafraichit tout mon corps.
--- Les gens sont dégueulasses, dit Léa, regarde il y a de tout dans la rivière, des boites en plastique et même des bouteilles!
--- C'est vrai, dis-je, ils sont dégueulasses.
Machinalement, je balaye la rivière d'un regard rapide et fais le même constat. A côté d'un pot de yaourt et d'un emballage plastique, flotte une bouteille de vin. Elle est vide bien sûre mais je devine quelque chose à l'intérieur. Ma curiosité me pousse même à me pencher et à la sortir de l'eau. Effectivement,un papier plié se trouve à l'intérieur et un bouchon de champagne assure l'étanchéité. La curiosité me pousse à en savoir davantage, je serre la bouteille entre mes jambes, saisis le bouchon à pleine main et m'efforce de l'ôter de la bouteille. Il est bien serré, il me résiste un instant puis cède lentement.
Léa me regarde, les yeux fixés sur cette bouteille qu'elle trouve bien étrange. J'introduis mon doigt à l'intérieur du goulot, je tournicote en tous sens mais sans parvenir à sortir le papier.
--- prends ça! Dit Léa en me tendant une brindille droite et rigide.
Je saisis vivement la brindille que Léa me tend, l'introduis dans le goulot et exerce un mouvement rapide de va et vient qui fini par avoir raison de ce papier récalcitrant. Je le déplie et lis:
Cher étranger
Si tu trouve cette bouteille, tu a peut-être un trésor en t' a possession.
Je suis vielle, j'ai une maladie grave et je vais bientôt mourir. Si tu veux entré en possession du trésor que j'ai cacher pour toi, il faut suivre ces simple instruction:
«  Remonte la Dordogne jusqu'au pont qui mène à Cénac et Saint Julien. Près du pont il y a une petite ile. Tu va sur cette ile, tu verra un gros saule dont l'intérieur est rempli de terrau en décomposition. Plonge ta main à l'intérieur, tu sentira une boîte en métal, elle contient un trésor qui désormais t'appartient, mais dépèche toi car j'ai jetée à l'eau plusieur bouteilles.
La solitère
Léa a lu en même temps que moi... Nous nous regardons... Que faire? Es-ce une vulgaire plaisanterie? Un coup de folie d'une vielle dame riche et originale?
--- On peut toujours y aller, dis-je à Léa, Cénac c'est pas si loin!
--- D'accord mais comment tu veux y aller, à pied? Ça fait quand même un bout!
--- On n'a qu'a demander à Maman de nous y conduire en voiture!
Je mets la bouteille dans mon sac, le mot dans la poche de mon short et nous faisons demi-tour. En route nous marchons à vive allure. Léa semble un peu sceptique mais ne traîne pas la jambe, elle se contente de répéter: « Rêve pas trop Alex, on est pas encore millionnaire! ». Elle a raison, mais moi je veux qu'on se dépêche parce qu'il est écrit qu'il y a plusieurs bouteilles.
Maman fait sa sieste, il va falloir être sacrément persuasif pour lui faire abandonner son activité favorite. Heureusement que Léa est de mon côté, à deux on a plus de chance.
--- Et vous croyez à toutes ces histoires? Dit ma mère.
--- C'est pas vraiment qu'on y croit, dis-je, mais si on y va pas, on ne saura jamais. On y serait bien allés à pieds avec Léa mais si quelqu'un arrive avant nous...
--- Allez M'man, soit chouette, conduis nous! C'est pas si loin,dit Léa.
Sans trop de difficultés nous parvenons à convaincre Maman de nous conduire à l'endroit précisé dans le message. La voiture est dans la cour et deux minutes plus tard nous sommes sur la route. Par contre Maman ne croit pas du tout au trésor. Ah mes pauvres enfants! Répète-t-elle, comme vous pouvez être naïfs.
Arrivé au pont, nous trouvons facilement la petite ile indiquée dans le message.
J'ôte mes chaussures, car l’île est entourée d'une eau stagnante et noirâtre qui nous arrive aux genoux. Léa fait de même et me suis. Le gros saule est facilement reconnaissable, il est situé presque au centre de la petite ile. Son tronc, énorme et court, présente une forte échancrure en son centre.
--- Je vais grimper sur tes épaules et regarder comment ça se présente, dit Léa.
--- OK. dis-je.
Je me colle contre le tronc, Léa pose un pied sur mes mains jointes, puis l'autre sur mon épaule et se redresse.
---Beurk, c'est dégueulasse, c'est pourrit là-dedans.
---Pas grave, plonge ta main dedans et cherche la boite.
--- Pas question que je mette ma main là-dedans, il y a sûrement des bestioles.
Léa s'écarte, puis réussit à s'asseoir sur une branche. A terre je vois un bâton sec en forme de fourche, je le ramasse et lui tend.
--- Attrapes Léa, et fouilles l'intérieur à l'aide de la fourche.
Léa enfonce violemment le bâton à l'intérieur du bois en décomposition, mais tout à coup un claquement brutale et sec se fait entendre. Surprise, elle sursaute, manque de tomber et se rattrape à une branche.
--- Qu'est-ce qui se passe Léa?
--- J'en sais rien, t'a entendu ce claquement!
--- Retire le bâton, c'est peut-être la boite?
Léa retire doucement le bâton, il résiste, une forme métallique semble s'y être accrochée. elle insiste puis pousse un cri et le lâche.
--- C'est un piège, dit Léa, un gros piège comme ceux qu'on utilise pour attraper les renards. Il s'est refermé sur le bâton que tu m'as donné. Tiens regarde!
Je n'en crois pas mes yeux, un piège à renards munit de dents tranchantes à presque sectionné le bâton que je lui ai donné. Léa se baisse autant qu'elle le peut, me passe le bâton enserré par le piège et saute à terre. Elle tremble de tous ses membres, je tente de la rassurer et la prends dans mes bras. D'où nous sommes, notre mère ne peut pas nous voir et donc ignore tout de cet événement. Je m'efforce de réconforter ma sœur, je cherche mes mots, j'improvise et je me trouve maladroit.
--- C'est fini p'tite sœur, allez c'est tout, tu n'as rien, c'est le principale!
Le piège repose à terre, Il est sale, sa puissante mâchoire à sectionnée la moitié du bâton. Léa se plaint de son pied, elle s'est fait mal en sautant à terre mais dit que ce n'est pas grave.
--- Tu te rends compte que sans le bâton, j'avais mon bras arraché!
Tout bouleversés, nous retournons à la voiture et racontons notre mésaventure à notre mère qui nous conseille vivement d'aller à la gendarmerie.


2° partie

--- C'est pour quoi, dit le gendarme, en regardant bizarrement le piège que je tiens dans mes mains?
L'homme pointe un doigt en direction d'un petit bureau tout encombré et nous invite à nous asseoir. Je pose le piège sur le bureau et lui fais un récit complet de ce qui nous est arrivé. L'homme m'écoute sans m'interrompre, porte sa mains droite à sa tête et griffonne dans ses cheveux noirs et raides.
--- C'est encore le cinglé de la bouteille, dit-il. Y'a pas de doute, c'est encore ce malade qui continue. Au début, ça nous faisait plus ou moins rire, nous prenions ça pour de la plaisanterie, c'était pas trop méchant. Mais là, il devient complètement fou et même criminel. Sa dernière trouvaille avant vous, c'était des boites de préservatifs qu'on devait trouver. Il y avait 10 boites, mais ce qu'on à découvert c'est que ce malade s'est amusé à les perforer tous, un à un et à les remettre soigneusement dans leur emballage. Avant, c'était une bouteille de pastis qui en fait contenait du désherbant. Et encore d'autres... Et en plus, il est malin, on n'arrive pas à l 'attraper.
--- Pourquoi vous dite, il. C'est signer: « la solitère »?
--- C'est parce que nous avons retrouvé des traces d' l'ADN et que nous savons qu'il s'agit d'un homme. Pour ça il est pas très malin, il laisse des traces partout.
Nous quittons la gendarmerie tout abasourdis par ce que nous avons entendu. Sur le retour, notre mère n'arrête pas de nous sermonner. Que nous n'avons rien dans le crâne... Que Léa aurait put perdre son bras... Bref, on à fait une connerie et il faut encaisser en silence.

Quand nous arrivons à maison, il est déjà cinq heures, Léa s'assied dans le fauteuil en rotin et appelle sa copine Maud sur son portable. Je ne comprends pas tout ce qu'ils se disent, mais j'en déduis que Maud doit passer à la maison dans peu de temps. Ça ne me déplaît pas, je vais enfin voir comment elle est. Ma mère retourne se faire rôtir au soleil, je m'installe devant la télé et passe mon temps à zapper, histoire de tuer l'attente. Je me dis que dans le fond, ce qui nous est arrivés est un sujet qui tombe bien pour débuter la conversation avec cette fille que je ne connais pas.
On frappe. Léa va ouvrir, c'est Maud. Je tourne négligemment la tête dans sa direction... Mes yeux se figent et mon souffle se coupe tout d'un coup. Quel canon! Une beauté à vous couper le souffle. Je me relève de mon fauteuil, Léa me présente... Et je reste sans voix devant le corps parfait de cette fille. Je me sens gêné et maladroit, cette fille qui semble sortir tout droit d'une séance de photos m'impressionne. Un visage assez allongé et des traits fins dégagent une sérénité apaisante mais curieusement je ressens aussi un sentiment étrange, comme si cette fille dégageait... Une sorte de magnétisme. De très longs cheveux cuivrés tombent en ondulations irrégulières sur un tee-shirt vert et noir. Un pantalon jaune serré moule ses jambes et ses fesses à la perfection. Ses mains assez épaisses, semblent aussi fortes que celles d'un homme. Le buste est puissant et la poitrine généreuse. Son visage fin semble un peu déconnecté de la robustesse que dégage son corps. C'est Léa qui lance la conversation, Maud reste sur sa réserve, peut-être que je l'intimide un peu? Ça m'étonne mais bon...En matière de filles, j'en ai pas encore intimidé beaucoup. Maud s'assied dans l'autre fauteuil en osier et semble accorder beaucoup d'intérêt à notre mésaventure. Elle multiplie les questions, et termine elle-même la fin de nos phrases par:« ça alors, c'est pas possible»! A plusieurs reprises, elle lève le menton dans ma direction comme si j'avais la réponse aux nombreux points d'interrogations que soulève notre mésaventure. Pour changer de sujet, je pose quelques questions personnelles à Maud.
---Léa m'a dit que tu habitais Lille?
---Oui, je suis du Nord, dit-elle, une ch'ti.
---Je suis allé plusieurs fois à Lille, dis-je, c'est une belle ville. Je me souviens, il y a une grande librairie dans le centre, place... Oh, j'ai oublié, tu connais?
---Moi, tu sais les librairies...C'est pas un truc qui me branche.
---Oui, mais cette grande place, comment elle s'appelle déjà, elle est toujours bourré de monde.
--- Non, je vois pas, j'ai pas la mémoire des noms de rues et des places et en plus je n'ai pas toujours habité à Lille, avant nous étions à Reims.
---C'est sûre que vous les filles, vous connaissez mieux les boutiques de fringues d 'Euralille que les librairies.
--- Euralille... hem? Oui t'as raison.
--- Bon les filles, je vous laisse, je vais faire un tour il fait moins chaud maintenant.
Maud, elle est canon, mais elle connaît pas grand chose de sa ville. Elle connaît même pas...A ça me revient, Charles De Gaulle, mais oui la place Charles De Gaulle, tout le monde connaît
à Lille. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que les filles peuvent être aussi nulles dans certains domaines et incollables d'en d'autres. En tous cas, pour une Ch'ti, elle a pas d'accent, mais c'est vrai qu'avant, elle habitait à Reims. Ah les filles, c'est toujours compliquées!
Je marche en direction de la Dordogne, au hasard, là où mes pas me mènent. D 'un regard rapide et quasi automatique je balaye le flot de touristes qui se meut tel une fourmilière multicolore, mais je les remarque à peine, mon esprit est ailleurs, la bouteille et surtout le piège, voilà ce qui me préoccupe. Je m'approche de la berge et entreprends de remonter la rivière en amont, aussi près que possible de l'eau et je scrute. ''Il y a d'autres bouteilles!'' était écrit sur le message. Si je cherche, j'aurai peut-être la chance dans trouver une autre? Monte en moi un instinct de chasseur, une force ignorée jusqu'à présent me pousse à chercher. Et à chercher quoi? Justement, je n'en ai aucune idée et c'est ce qui me fascine. Après le coup des préservatifs, du pastis et du piège, j'ai hâte de savoir ce que ''le cinglé de la bouteille'' à bien pu inventer? Alors, aidé d'une latte de bois récupérée, les yeux collés sur la rive, je fouille les dépôts de feuilles, de branchages et autres qui sont venus s'échouer et s'enchevêtrer dans les herbes. Après avoir chercher ainsi pendant plus d'une heure, je m'assieds sur une pierre et réfléchis à toute cette histoire. Une idée me vient subitement: Et si les bouteilles ne dérivaient pas mais étaient posées là, au bord de l'eau par le ''Cinglé''. Bien sûr que c'est ça! Si on jette une bouteille vide à la rivière, elle a peu de chance de s'échouer après seulement quelques kilomètres, elle est emportée loin par le courant. Donc notre ''Cinglé'' vient lui-même déposer ses bouteilles le long de la rivière et il veut faire croire qu'elle se sont échouées là après un long voyage. Avec un peu de chance, je pourrais même le rencontrer, il est peut-être complètement différent de l'idée que l'on se fait d'un type bizarre plus ou moins détraqué. Il a peut-être une allure tout à fait ordinaire, un touriste peut-être? En pleine réflexion sur cette affaire, je ne remarque pas un type qui arrive à ma hauteur à vive allure, presque en courant. Il a un comportement étrange, il regarde dans toutes les directions, se dresse et tend son cou pour voir le plus loin possible.
--- Vous n'auriez pas vu un petit chien noir avec la tête blanche?
Je ne m'attendais pas à cette question et machinalement, je réponds, non.
--- Il s'est sauvé, il a disparu comme ça, d'un seul coup, alors qu'il ne se sauve jamais, c'est incompréhensible.
Je réfléchis un instant.
--- Attendez! Un petit chien noir et blanc, dites-vous? Mais oui, ça me dit quelque chose, j'en ai vu un il n'y pas longtemps. Là bas, vous voyez la touffe de fleurs jaunes, et bien quand je suis passé il y a une dizaine de minutes, il y avait un petit chien comme vous le décrivez, j'ai même trouvé qu'il était rigolos.
L'homme me remercie et pars en courant dans la direction que je lui ai indiquée. il court, se retourne, s'arrête et scrute en tournant la tête par de rapides saccades. Je me dis que je peux être utile, alors je balance ma latte de bois et je pars en courant. L'homme décrit des cercles de plus en plus grand autour de la tâche de fleurs jaunes. Il semble nerveux et court en tous sens, mais aucune trace de son chien. Sans prononcer une parole, je longe la rivière, le dépasse d'une centaine de mètres et fais de même.
Au dessus, la route longe la Dordogne mais on ne vois pas les voitures. Soudain, le grincement d'un violent coup de frein me fait sursauter, je grimpe jusqu'à la route et aperçois le petit chien noir et blanc tout affolé au milieux de la chaussée. Par chance, il n'a pas été percuté, je me précipite vers lui, le saisis par son collier et le prends dans mes bras. Il n'est pas agressif, seulement apeuré.
--- Faites attention à votre chien, crie l'automobiliste, j'ai failli l'écraser!
Je veux expliquer que ce n'est pas mon chien, qu'il s'est échappé et que je suis là uniquement pour aider, mais la voiture est déjà repartie...
L'homme, qui a certainement entendu le coup de frein, arrive en courant et dès qu'il aperçoit son chien, son visage s'illumine et un énorme sourire barre son visage.
---Faut pas me faire des peurs pareils, ''Black and White''! J'ai pu l'âge de courir comme ça... Tu peux remercier ce jeune homme! dit-il en tournant la tête vers moi.
Le chien fait la fête à son maître, le lèche partout au visage tout en laissant entendre de petits aboiements aiguës. La scène est banale et d'une simplicité enfantine, mais je me sens ému et fière de moi. L'homme est de petite taille, sa tête assez ronde est collée sur des épaules larges et le cou est presque absent. De corpulence plutôt forte et trapu, j'estime qu'il doit avoir une cinquantaine d'années. Il est vêtu d'un pantalon clair et d'une chemisette bleu.
--- Je ne sais comment te remercier, dit l'homme, sans ton aide mon petit ''Black and white'' aurait fini par se faire écraser!
Je remarque que l'homme me tutoie, je trouve ça normal vu la différence d'âge et je sens dans son regard comme une interrogation.
--- J' habite pas loin et je tiens à te récompenser pour ton aide, si t'as le temps de m'accompagner jusqu'à chez moi, c'est à cinq minutes d'ici...
L'homme marche devant d'un pas vif, son chien tire sur sa laisse comme s'il était pressé de retrouver sa maison. Nous marchons une centaines de mètres dans la rue principale, puis nous nous engageons dans une ruelle ombragée et fraîche. L'homme se baisse, décroche la laisse de son chien qui fille seul à toute allure et s'arrête devant la demeure de son maître. De l'extérieur, la maison semble grande, deux larges fenêtres s'ouvrent sur la ruelle et on accède à la porte d'entrée par trois marches en pierres disjointes et usées pas le temps. L'homme lève son bras vers l'appui de fenêtre et plonge sa main dans une jardinière de géraniums d'où il en retire une clés. A peine la porte est-elle entre-ouverte que le chien force le passage et pousse de petits aboiements aigus puis effectue quelques pirouettes. L'homme s'écarte d'un pas et m'invite à entrer le premier. La première pièce qui ressemble à un atelier de peintre, est encombrée de tableaux de grandes dimensions aux couleurs vives. Il y en a partout, aux murs, à terre, contre les chaises. Ce sont des peintures abstraites qui représentent des cubes empilés les uns sur les autres. Chaque tableau à une couleur dominante, mais la pièce est assez sombre ce qui peut faire penser à des tableaux monochromes.
--- T'aimes la peinture? Demande l'homme, en me voyant tourner la tête en tous sens.
Je réponds que la peinture m'a toujours intéressée, que j'aime le dessins et qu'un jour j'espère bien me mettre à la peinture. L'homme se redresse subitement, comme pour prendre de la hauteur, je sens que je l'intéresse, il pose un doigt sur l' interrupteur et aussitôt une lumière venue de différents points de la pièce vient inonder l'atelier. Je me fige sur place, je n'en croit pas mes yeux, tous ces tableaux sont d'une époustouflante beauté, jamais encore je n'avais ressenti pareille émotion devant des œuvres d'arts.
--- Moi, c'est jean-François, dit l'homme en se tournant vers moi, Et toi?
--- Alex.
--- Et bien Alex, si ça t'intéresse, je vais te montrer mes peintures.
Sans attendre ma réponse, Jean-François se dirige vers une toile et se lance dans des explications techniques. Doucement, nous faisons le tour de la grande pièce, passant en revue les tableaux qui à ses yeux présentent le plus d'intérêts. Au fond de l'atelier, je remarque une deuxième pièce, plus petite mais également envahi de tableaux.
--- Ici, se sont mes peintures ''figurative'' dit Jean-François.
Les tableaux que je viens de voir sont impressionnant, surtout avec l'explication de l'artiste, mais ceux-ci sont plus faciles d'accès et se comprennent sans explication, ce sont des portraits et des nus. Cet homme est probablement un artiste reconnu car ses portraits sont expressifs et en les regardant, j'ai l' impression de découvrir le caractère de la personne, comme si elle était là, devant moi. Contre une échelle est appuyée une grande toile, elle n'est pas terminée mais le visage qui est peint sur cette toile ne m'est pas inconnu, à peine une seconde et mes yeux s'écarquillent, je me rapproche, me positionne de biais puis me recule à nouveau. Mais oui, cela ne fait aucun doute, c'est bien le portrait de Maud. Je ne peux me tromper, elle était devant moi il y a seulement quelques heures! Voyant l'attention que je porte à ce tableau, Jean-François rompt le silence qui commence à s' installé.
--- Elle est belle, hein! C'est mon dernier modèle, elle s'appelle Sonia. Tu la connais?
Je ne sais pourquoi, mais à la dernière seconde je change d'avis.
--- Non je ne la connais pas, mais c'est vrai qu'elle est belle, même super canon!
Aucun doute, c'est bien Maud qui est sur ce tableau, mais pourquoi a-t-elle donné un autre nom que le sien? Je regarde rapidement les autres tableaux ainsi qu'une quantité d'objets hétéroclites éparpillés dans la pièce. Ma montre indique sept heures. Je dis à Jean-François que je dois rentrer chez moi, que ma mère va s'inquiéter. Le peintre se penche sur une pile de toiles posées à terre, les déplace rapidement une à une et en retire une.
--- Tiens garçon, c'est pour toi!
--- Mais monsieur, j'ai pas...
--- Acceptes, c'est de bon cœur, c'est pour te remercier de m'avoir rendu mon petit Black and white; encore un conseil: Si un jour tu veux le vendre, contacte-moi avant, mon téléphone est au dos de la toile...Et n'oublies pas, tu viens quand tu veux et tu apportes tes dessins.

3° Partie


Je suis retourné chez Jean-François avec mes dessins. Il m'a dit: pas mal; puis il a déplié un chevalet, a posé une toile dessus et m'a tendu une poignée de pinceaux ainsi qu'une boite de tubes et a ajouté: « Ce sont tes armes, à toi de te battre ! » Depuis une semaine, je viens ici chaque matin et je m'y sens bien. J'arrive à dix heures et je repars autour de midi. L'après-midi, je vais avec ma sœur sur les bords de la Dordogne où nous retrouvons notre bande copains. Ils sont tous arrivés, ce sont les mêmes que l'année dernière mais par contre on ne voit plus Maud. Ma sœur non plus ne sait pas ce qu'elle devient. Elle a subitement disparue et ne réponds pas sur son portable. Elle ne vient pas non plus poser à l'atelier. Jean-François l'a attendu hier toute la journée en vain, elle n'est pas venu et il était furieux. J'ai bien fait de dire que je ne la connaissais pas, comme ça je reste en dehors de cette histoire. Avec les conseils de Jean-François, je progresse en peinture, j'ai bientôt terminé ma première toile et je la trouve plutôt réussie.
Mais vendredi matin...
--- Tien Alex, tu veux bien aller me chercher une bouteille d'huile de lin dans la réserve?
Je pose mon pinceau et ma palette, traverse les deux pièces qui servent d'atelier et ouvre la porte de la réserve. C'est la première fois que je pénètre dans cette pièce. Elle est petite, les murs sont en grosses pierres grises, une sorte d'établi complètement encombré occupe tout un côté et une étagère est accrochée sur le mur du fond. L'odeur de térébenthine et de peintures est si forte qu'elle me prend à la gorge et je n'ai qu'une envie, c'est de quitter cette pièce le plus rapidement possible. Je balaie des yeux la première planche de l'étagère, tends le bras pour saisir une bouteille d'huile de lin et me prépare à sortir quand mon attention est attirée par un casier à bouteilles de vin. Je me rapproche, sors une bouteille et la soulève à hauteur de la faible ampoule. Je la tourne dans mes mains, tâte le goulot puis la repose à sa place. Cette bouteille est exactement la même que celle que j'ai trouvé dans la rivière. Je suis complètement bouleversé. En effet, celles-ci présentent la même particularité qui est la forme étrange du goulot. Quand sur le bord de la Dordogne j'ai ramassé la fameuse bouteille, j'ai de suite remarqué la forme inhabituelle du goulot, jamais je n'en ai vu de semblables. Je saisis la bouteille d'huile de lin et sors de la pièce.
--- Eh bien Alex, ça va? T'as l'air tout drôle, qu'est-ce qui t'arrive?
--- Rien, Monsieur, c'est l'odeur dans la réserve, ça va se passer.
--- C'est le métier garçon... Et puis, je t'ai déjà dit qu'ici, y'a pas de Monsieur, tu m'appelles Jean-François.
Mais la découverte de ces bouteilles m'a tellement bouleversé que je ne suis plus du tout à mon travail. Je prends d'amples respiration et simule un mal de tête.
--- Je crois que tu ferais mieux de rentrer garçon, tu ne feras rien de bien dans cet état.
En chemin, je n'arrête pas de penser à ces bouteilles. Ce serait Jean-François qui poserait des bouteilles avec des messages et qui... Non cela ne me semble pas possible, pas lui. Et je me torture l'esprit, retourne dans ma tête des formules toutes faites qui laissent entendre que tout artiste est un peu fou ou loufoque etc...
Le lendemain, je vais chez Jean-François comme si de rien n'était. Il me demande si je vais mieux, je réponds que oui et je m'installe devant ma toile. Black and White vient se coincer entre mes jambes et ne bouge plus. Il est marrant ce chien, il est capable de rester ainsi pendant une heure sans bouger un poil. Aujourd'hui Jean-François ne peint pas, il est devant sont ordinateur et semble si concentré que je n'ose pas lui demander conseil sur un mélange de couleurs que je n'arrive pas à obtenir. Soudain on frappe à la porte. Jean-François va ouvrir: c'est un marchant d'art. Les deux hommes semblent bien se connaître, ils se tutoient et se balancent des vannes comme de vieux amis.
Puis l'homme vient vers moi, ne dit rien et scrute ma toile avec attention. Toujours en silence il prend du recule, frotte son menton de sa main gauche, se tourne vers moi et me dit: « C'est bien p'tit tu te défends ». Puis, il s'éloigne de moi et s'arrête devant une grande toile aux couleurs vives. Il se pose devant, ferme ses bras en croix, incline sa tête à gauche puis à droite et parle doucement à l'oreille de Jean-François. L'homme doit penser que je ne l'entends pas, mais j'ai une très bonne ouïe et je ne manque rien de leur conversation. Celle-là, je la veux, dit-il, tu me la fais combien? Vingt milles, dit Jean-François! T'es trop gourmand, dit le marchand, je te la prends pour quinze milles. Dix-huit dit Jean-François, pas un euro de moins. Les deux hommes continuent leurs marchandages mais ils s'éloignent de moi et je ne comprends plus tout ce qu'ils se disent. Par moment j'entends : « celle-là, OK pour dix milles, celle-ci je te la laisse à cinq milles. » Une chose est certaine, chaque toile est négociée pour plusieurs milliers d'euros. Je n'en reviens pas car Jean-François ne donne pas l'impression d'être un homme riche, avec son jeans rappé, sa maison toute simple et un vieux vélo vert appuyé contre le mur de sa cuisine. Les deux hommes reviennent et s'installent dans la première pièce, Jean-François à son ordinateur et le marchand dans l'unique fauteuil. Je suis si bouleversé par les chiffres que je viens d'entendre que j'ai du mal à me concentrer sur ma toile. Moi qui prenait Jean-François pour un pauvre Diable qui survit misérablement avec ses peintures, je me sens tout secoué. Je n'ai pas entendu le montant total de la vente mais je suppose que la transaction atteint au bas mot cinquante milles euros. Je regarde par la fenêtre, j'aperçois un carré de ciel bleu entre les deux maisons situées juste en face et je me dis qu'un petit tour le long de la Dordogne me ferait du bien, surtout que j'ai repairé une fille canon près des gabarres.
Une semaine s'est écoulée et je ne suis pas encore retourné chez Jean-François. Pas que la peinture ne m'intéresse plus mais je me suis trouvé une nouvelle copine et nous passons beaucoup de temps ensemble. Je ne lui ai pas parlé de l'histoire des bouteilles, j'ai envie de mener ma propre enquête seul. Un soir, alors que je longeais la Dordogne j'ai découvert une bouteille coincée dans les roseaux, elle était vide mais cependant je suis persuadé qu'il s'agissait du même type que celle ramassée la première fois.
Comme je parle souvent de Jean-François à Élodie, ma nouvelle amie, elle me demande si elle peux m'accompagner. Ainsi je pourrai voir ta toile et les autres tableaux dit-elle. Le lendemain, je me rends chez Jean-François accompagné d'Élodie. Une surprise m'attend, c'est Maud qui m'ouvre la porte. Elle est très étonnée de me voir, s'avance vers Élodie et l'embrasse. Les deux filles échangent quelques phrases banales, juste le temps à Jean-François d'arriver jusqu'à nous une bouteille de vin à la main. Je fais les présentations, Maud prétexte qu'elle doit partir et prend congé. Elle fait quelques pas dans la rue quand Jean-François saisit la bouteille et la rappelle.
---Maud! T'as oublié la bouteille pour ton père.
Maud se retourne, reste quelques secondes immobile, prend un air gêné, saisi la bouteille de vin qu'elle cale aussitôt dans son cabas et repart rapidement.
--- C'est une brave fille, mais je ne sais ce qu'elle a en ce moment, depuis l'accident de sa mère elle est toute bizarre.
---L'accident de sa mère? Mais qu'elle accident? Sa mère je l'ai vu encore ce matin, dit Élodie.
Nous regardons Élodie d'un air étonné et interrogateur.
---Vous avez l'air étonnés, dit Élodie, vous ne savez pas qui est cette fille? Je vous raconte:
« Je connais Maud depuis toujours, c'est une Malade, une grande Mythomane. Elle raconte n'importe quoi mais se montre tellement persuasive que celui qui ne la connaît pas croit tout ce qu'elle dit. A l'école déjà elle mentait constamment et de ce fait se retrouvait exclue et tentait de rompre cette solitude et de gagner d'autres amis par de nouveaux mensonges encore plus gros.

4° partie

Aujourd'hui je me suis levé tôt, sans raison particulière, mais comme on dit:«j'ai la pêche!» Élodie doit aller à Périgueux avec sa mère et moi je vais en profiter pour travailler à ma nouvelle toile.
Je monte les trois marches et frappe plusieurs fois à la porte de Jean-François. Pas de réponse. Je suis prêt à faire demi-tour quand la porte s'entrouvre doucement. Jean-François est là, devant moi, pas rasé, le regard qui traine à terre, les cheveux en bataille et la mine déconfis. Surpris de me voir, il ouvre la porte en grand.
---Ah c'est toi Alex! Entre garçon, installe-toi.
---Je peux? Je ne vous dérange pas, vous avez l'air...
---Au contraire Alex ta visite me fait plaisir... Mais à vrais dire c'est pas toi que j'attendais.
Jean-François me demande de m'asseoir, essaie de s'arranger un peu, raplatit ses cheveux à l'aide de sa main et me fixe dans les yeux. Je ne reconnais pas l'homme. Un regard perçant que je ne lui connais pas m'hypnotise. Je prends peur et dirige mon regard vers la porte pour m'assurer qu'elle n'est pas verrouillée. Je repense instantanément aux fameuses bouteilles aperçues dans la pièce du fond. Qu'attend-il de moi? Qui sait ce qu'un déséquilibré de la sorte est capable? Il pose ses coudes sur la table, serres ses poings, les place sous son menton et commence:
---Tu connais Sonia, ou Maud comme tu veux c'est la même personne?
---Oui, enfin pas plus que ça, c'est surtout ma Sœur qui la connaît.
---Pourquoi, elle ne veut plus venir poser?
---Non garçon, ça c'est rien, ouvre bien tes oreilles. Sonia a répondu à une annonce que j'avais posté sur internet et qui proposait de poser en tant que modèle. Elle a été la première à se présenter et je l'ai engagé sur le champ. Au premier coup d'œil, j'ai remarqué son corps parfait, exceptionnel. De plus, elle m'amusait beaucoup car il lui arrivait toujours des histoires extraordinaires, toutes aussi farfelues les unes que les autres, mais peu importe elle me donnait entière satisfaction en tant que modèle. Elle avait remarqué que je possédais de bonnes bouteilles de vin et un jour elle me dit que son père était un amateur de grands cru. Pour lui faire plaisir, je lui donnais chaque semaine une bouteille de bon vin pour son père. Comme j'étais très occupé à peindre, je lui ai demandé si elle était intéressée pour faire certaines tâches sur mon ordinateur. Sans que je m'en rende compte, elle a réussi à accéder à mes comptes et vite elle a compris que j'avais de confortables revenus. Je lui faisais confiance et étais loin d'imaginer la monstrueuse machination qu'elle était en train de mettre au point.
--- Je pense savoir de quoi il s'agit, j'ai...
---Non, ne m'interromps pas Alex, je poursuis:
« Sonia, ou Maud comme tu veux, est certainement complètement détraquée psychologiquement, mais son imagination débordante lui à servi à concevoir un piège auquel il semble impossible d'échapper. Son but:''Exiger une rançon de cent mille euros sous peine de me livrer à la police pour que je sois accuser d'avoir déposer des bouteilles à buts criminels''. Qu'est-ce-que je peux faire Alex... Sur ces bouteilles il y a mes empreintes et des fragments de mes cheveux? Tu te rends compte garçon, cent mille euros... Et si je paye, après qu'est-ce qu'elle va me demander?
Jean-François a baissé sa tête et posé ses deux mains sur son visage.
--- Qu'est-ce-que j'ai pu être naïf... Mais quel con! Comment je vais me sortir de ce pétrin, un vrai cauchemar?
--- Je pense que j'ai une idée, dis-je.
Je raconte toute mon histoire à Jean-François. Il m'écoute sans m'interrompre, avance sa tête et gonfle ses yeux à certains moments de mon récit.
--- Et tu serais d'accord pour raconter tout ce que tu viens de me dire à la police?
---Eh comment que je suis d'accord!
---Ça ne te suffisait pas de sauver la vie de mon chien, hein! Il faut aussi que tu sauves la mienne?
--- Alors monsieur le peintre, on y va?
--- Ou que tu veux aller?
---Ben, à la police pardi!
---Minute garçon, il y a une bouteille de champagne dans le frigo, on lui faire sa fête et j'appelle un taxi.
Boquet jean-jacques


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