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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2007-08-06 | [This text should be read in francais] |
Les mariés de la Tour Eiffel (détail), 1938-39 - Centre Pompidou, Musée national d’art moderne © Photo CNAC/MNAM dist.RMN - Philippe Migeat © ADAGP, Paris, 2007.
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux et le musée national Marc Chagall, Nice. Chimères mystérieuses, mi-homme, mi-bête, objets composites à tête humaine et animaux fantastiques volants traversent tout l’oeuvre de Marc Chagall. Pour la première fois une exposition leur est consacrée. Ces êtres hybrides, Chagall les a connus sans doute en regardant les diables des icônes et les compositions issues de la sculpture médiévale de son pays natal qu’il admirait profondément. La série des Caprices de Goya où l’homme prend si souvent l’aspect d’un âne a aussi retenu toute son attention. Plus généralement, l’hybridation, perceptible dans toute l’histoire de l’art a marqué l’imagination de Marc Chagall. En ce sens, il s’inscrit dans une tradition qui englobe des oeuvres aussi célèbres que le retable d’Issenheim, les compositions de Jérôme Bosch ou de Johann Füssli. C’est dans la même tradition que trouvent à s’inscrire certains de ses contemporains. En effet, de Picasso à Brancusi, de Hans Arp à Victor Brauner, les quadrupèdes ailés, les femmes-oiseaux et autres monstres plus ou moins aimables, constellent la production du XXe siècle. Dans l’iconographie de Chagall, l’hybridation trouve ses figures de récurrence : la tête humaine est remplacée par une tête d’animal, les bêtes ont des membres humains, dont elles se servent pour jouer de la musique ou pour peindre, de même qu’il pousse des bras et une tête aux violoncelles qui se jouent eux-mêmes. Enfin, l’omniprésence des bêtes domestiques, vache, chèvre, coq, met l’accent sur les souvenirs d’une enfance au contact des bêtes. L’oncle boucher sacrifiait les vaches en leur murmurant des paroles apaisantes. La chèvre jouant du violon évoque les fêtes enchantées au son de la musique du violoniste ambulant. Le poisson rappelle la figure du père, marchand de harengs. Et si les oiseaux jouent aussi du violon ou du schoffar, c’est que leur chant est comparable à la musique divine. Avec l’humour qui le caractérise, l’artiste n’hésite pas à se peindre lui-même en animal : sous les traits d’un coq (Le coq, 1947, musée national d’art moderne - Centre Pompidou, dépôt au musée des Beaux-Arts de Lyon) ou d’une chèvre, animal pour lequel il a maintes fois exprimé son affection et sa compassion. L’âne, animal modeste, mais aussi messianique, est ici donné comme une possible image de l’artiste (Autoportrait à la pendule, 1947, Paris). Ces figures composites sont donc toujours la marque d’un raccourci poétique, qui donne à voir en une seule image ces divers niveaux de représentations. André Breton en 1941, parlait de l’entrée de la métaphore dans la peinture du XXe siècle avec Chagall. Il soulignait sa capacité à "affranchir l’objet des lois de la pesanteur, abattre la barrière des éléments et des règnes" et à traduire en langage plastique les traces troubles du rêve comme l’essence des êtres et des choses. Commissaires d’exposition: Maurice Fréchuret, directeur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes et Elisabeth Pacoud-Rème, chargée d’études documentaires, chargée des collections du musée national Marc Chagall, Nice. *** Musée national Marc Chagall Avenue Docteur Ménard - 06000 Nice Tél : 04 93 53 87 20. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 18h. *** Source Internet : Musée Marc Chagall
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