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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-01-02 | | L’AMOUR HORS-LA-LOI Papier blanc et aveugle... Au-dessus de mes yeux la nuit Puis-je, pour de vrai écrire penché sur tes lèvres rougies de tant de solitude, puis-je inscrire dans le café qui s’évapore, l’Instant et la Flamme ? Retentit le bruit de sa clé dans la serrure Pourquoi crie-t-elle écoute-moi! et je me détourne pour ne pas la voir lever ses ailes d’ange abattre seule son mur d’enceinte et rester telle quelle: folle, nue et belle... A nouveau elle m’enjoint de compter les secondes. Martyr des dimanches camelote jetés aux poubelles puantes des blocs, j’obéis: Nous faisons l’amour. Bacău, dessin sur asphalte, festival du theàtre 1996 VENTOUSE DE VERRE Comme lentement tombe le soir sous le fardeau de son péché, on te regarde ainsi qu’un coquillage inconnu. ADDITION Moi, le coeur éclipsé... Toi, si blonde. Tu t’en vas. Après ton départ, tombe la nuit. DECLARATION DE GUERRE Une chaise sans vêtements. Femme, vas-t’en ! Jamais ne cesseront les guerres ! Alors, vive, vive l’amour, le fleuve dément des applaudissements! Comme aux échecs, tout se voit bien mieux de côté: le contour de ta hanche de profil, vive tout ciel depuis quand en moi ces refus, et jamais, et jamais! Me voilà maintenant à la station horizon et là-bas Horizon, horizon c’est tout. Fuis mon amour, rien que pour toi on a ouvert un deuième front. portrait de couple, étage IX, 1989 LA CHASSE Pour me chasser, tu es allée - le sein tombant - avec toi une armée de rabatteurs, pour me chasser à la vie à la mort. Ta winchester dans le sac de selle, (tu n’as jamais eu ni fusil, ni cheval rien qu’une fronde chantante qui projettait ses mirages dans le lampes. Pour me chasser tu as chaussé des bottes de soldat piétinant avec les chiens. La creature la plus frêle de la forêt l’amour, j’ai vielli. Tu m’a épuisé dans tes châteaux coloriés... Mais non, je ne me rends pas, même si je te vois en cherchant une pierre lourde de traîtrise SCENE DE SUICIDE Elle entre dans leur chambre aux murs tapissés la jalousie au sourire nickelé dernier cri. Il lui ouvre son bagage de savoir, elle ressuscite l’éclatante aventure: ELLE, sa drogue. Puis, craque la porte du tombeau de la première nuit... Il écrit une lettre d’europe et après se pend à son regard léguant en héritage une collection d’images usées des dernières vacances. RÉVOLUTION TECHNIQUE À L’UNISSON Sous les paupières le vingtième siècle s’enfuit et sur l’écran une chinoise aux yeux morts pèse du tabac quinze grammes exactement pour une cigarette Le siècle (effort de mémoire: était-il blanc? puissant? joyeux avait-il un parfum?) Répétition à l’unisson pour nos nouveaux emblèmes vêtements trop grands pour le chasseur de rêves Laser Microchip Computer L’angle gauche de l’écran s’éclaire dernier type de fenêtre en couleur où apparaît en relief la petite chinoise aux yeux morts pesant au bout de ses doigts du tabac exactement quinze grammes pour chaque cigarette NATURE MORTE SENTIMENTALE Je bois du vin acerbe et je savoure l’orange de la poésie de Sylvia Le temps s’écoule dans la machine à écrire Combien de poètes embarquent maintenant dans leur nef kooh i nor traqués par les heures Je bois du vin et je mords dans les fruits d’ailleurs et rien ne me dit de ne pas écrire de poème à la place du bulletin de nouvelles Le vin est acerbe j’épluche l’orange et l’avale seconde à seconde A cette heure des milliers de poètes esquissent le bulldozer qui renversera la grande aiguille Mais moi je bois du vin acerbe et je savoure l’orange de la poésie de Sylvia L’horloge découpe la soirée en tranches fines et nous pousse vers le zéro MATINEE ARDENTE Il est à peine huit heures et déjà la chronique du jour est écrite J’éteins la radio mais l’euphorie s’entend encore Peut-être est-ce toi qui respires dans mon coeur ou enfin la lumière est-elle arrivée PEUT-ÊTRE QUE OUI J’ai plus froid quand je m’arrache à toi mais fais-moi signe d’entre les spectateurs et la voie s’élargira malgré les aguilles montrant l’heure ineluctable et nos mains se toucheront et lanceront des étoiles par-delà les barrières „De basalte doivent être faits les livres des poètes de larmes...” Grimée en mariée tu t’attardes avec un baiser au bord de mon ombre Déteste-moi laisse-moi oublie-moi J’écris un livre de basalte De larmes Mais toi tu restes l’auteur de ma solitude Esquisse au charbon, bloc de milcov, 1998 REQUIEM POUR L’IMMORTEL VA-NU-PIED Nous aurions voulu parler de lui comme d’un mort: que de son cou tranché le sang a perlé clair sur la lame inoxydable nous aurions voulu parler et pleurer Tant nous l’aimions Tout d’un coup il s’est mis à pleuvoir Le directeur de la philarmonique traverse la place cheveux flottant sur les épaules frappant le pupitre de sa baguette inutile LE VAGABOND SUR LA VOIE DE SON FUTUR Sourd aux cris des statues de la cire la plus jaune il traverse dans un frisson le boulevard du quartier Original s’incline son double pareil à la nuit Il passe tel une brume historique ses empreintes pressées dans l’asphalte cent après comme une ultime liberté Lui l'homme sans étoile Val Manescu Traduit par Martine Rochat |
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